Mécénat - Musée

Saint-Étienne : un mariage réussi

Par Philippe Pujas · Le Journal des Arts

Le 1 mars 1994 - 331 mots

Bernard Ceysson est un homme heureux : Casino a changé sa vie. Le Musée d’art moderne de Saint-Étienne qu’il dirige, ne serait en effet pas du tout ce qu’il est sans le mécénat du grand succursaliste local.

Et Bernard Ceysson n’a aucune honte à le dire haut et fort. Il s’en est expliqué au cours du colloque de Grenoble. "Il s’agit d’un mécénat exemplaire sans contrepartie, assure-t-il. Personne ne nous demande de faire la promotion des produits Casino." Les choses sont, à l’en croire, d’une extrême simplicité : tous les ans depuis 1987, la Fondation d’entreprise Casino attribue 3 millions de francs au musée. "Sept ans, poursuit Bernard Ceysson, c’est assez pour constater les effets. Ceux-ci sont surprenants."

Il y a certes ceux que l’on pouvait classiquement attendre. Ainsi, "beaucoup d’œuvres importantes sont entrées dans le musée". Mais pas seulement grâce aux crédits accordés par Casino : ceux-ci ont stimulé les autres partenaires du musée. "La participation de l’État et de la Ville au budget d’acquisition a été supérieure à ce qu’elle aurait été sans le mécénat Casino." La Ville donne, tous les ans, 2 millions de francs pour les acquisitions, auxquelles le musée peut consacrer 4,5 millions. "Elle a une autre attitude à notre égard depuis que Casino est derrière nous." Résultat: "le mécénat a fait faire au musée un saut quantitatif et qualitatif".

Ce n’est pas tout. Casino a aidé le musée à améliorer sa gestion, en mettant au point avec lui un double programme informatique: un pour la gestion des expositions, un pour la comptabilité. "À travailler aussi étroitement avec une entreprise, le climat du musée a changé", assure Bernard Ceysson. L’organigramme a été modifié : "Les pratiques de la fonction publique n’ont rien à voir avec les besoins d’une entreprise qui se veut efficace." Et le personnel s’est dit que "le mécénat devait se mériter, en développant les entrées, en faisant des opérations attractives". "Mais en face, conclut Bernard Ceysson, il reste un vrai service du public."

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°1 du 1 mars 1994, avec le titre suivant : Saint-Étienne : un mariage réussi

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