Réouverture prochaine du Museu Nacional de Catalunya

BARCELONE - Après des mois de polémique, marqués par la démission du président du comité de patronage, Pere Duran Farrel, et par les accusations portées contre le directeur Xavier Barral, il semble que le Museu Nacional de Catalunya (MNAC) soit enfin arrivé à un tournant de son histoire. La réouverture d’un établissement abritant la plus importante collection de fresques absidiales d’Europe, fermé depuis cinq ans, incite tous les intéressés à parvenir à un accord.

De nouvelles subventions accordées
Les fresques de San Clemente et Santa Maria de Tahull à Lérida seront à nouveau présentées au public, ainsi qu’une sélection de plus de 200 pièces datant du début du VIe à la fin du XIIIe siècles. Les travaux d’installation des œuvres romanes et la restructuration du vestibule ont pu commencer grâce au déblocage de subventions provenant de la Généralité, de l’Ayuntamiento – Conseil municipal – et du ministère de la Culture, qui offrent chacun 300 millions de pesetas (environ 13 millions de francs). L’Ayuntamiento et la Généralité se sont aussi engagés à assurer les dépenses de fonctionnement, soit un milliard de pesetas (près de 44 millions de francs).

Le ministère de la Culture a accepté de fournir une subvention supplémentaire de 441 millions de pesetas (environ 19 millions de francs) pour régler les dettes contractées durant la première phase des travaux. Le vice-président du Comité de patronage, Ramon Guardans, espère trouver de nouvelles subventions d’un montant de 9 milliards de pesetas (396 millions de francs), ce qui devrait permettre de compléter le projet avant l’an 2000.

Offrir aux visiteurs un parcours idéal
Les travaux de restauration du Palau Nacional, construit pour l’Exposition universelle de 1931, ont débuté en 1988. Le coût de la restauration a soulevé des controverses, car les opposants au projet soutenaient que la somme prévue, environ 6,5 milliards de pesetas (288 millions de francs), chiffre qui a presque triplé depuis, permettrait de construire un bâtiment neuf. En 1991, le ministère de la Culture prenait en charge une partie des dépenses, formait un Comité de patronage et nommait Xavier Barral à la direction du musée. Enfin, la restauration du Salon ovale, et celle des salles abritant les collections romanes et gothiques étaient confiées à Gae Aulenti.

Le projet présenté par Barral prévoit une exposition linéaire et chronologique, dans le respect de l’architecture de l’édifice, "de telle façon que la présentation soit aussi proche que possible de l’originale".

Xavier Barral exposera une sélection de plus de 200 œuvres : fresques, peintures sur bois, sculptures en pierre, sculptures en bois, objets liturgiques et pièces de mobilier. Les piliers de la salle, que Gae Aulenti souhaitait masquer, serviront à souligner l’importance de certaines œuvres et à indiquer aux visiteurs comment effectuer un parcours idéal. Les cycles iconographiques des absides seront installés à la hauteur où ils se trouvaient à l’origine, grâce à une restitution graphique du lieu pour lequel ils avaient été conçus. Il sera ainsi réalisé une copie en bois et en plâtre aux dimensions réelles de la nef centrale et d’une des nefs latérales pour les ensembles de San Clemente et de Santa Maria.

Enfin, il est prévu ultérieurement, dans le cadre de la restauration du MNAC, de réserver un bâtiment de 5 000 m2 pour abriter les collections du Musée d’art moderne consacrées à l’art des XIXe et XXe siècles.