POITIERS
Le monument nécessite d’importants travaux de restauration qui dureront, a minima, jusqu’au printemps 2027.
Poitiers (Vienne). Lorsque l’on admire l’église Notre-Dame-la-Grande de l’extérieur (voir ill.), rien ne laisse deviner l’étendue des altérations que l’on constate en franchissant son seuil. Alors qu’une rénovation de la façade a été entreprise entre 1992 et 2004, l’intérieur de l’édifice roman n’a pas été restauré depuis le XIXe siècle. Au vu de son état de dégradation de plus en plus préoccupant, un important chantier de restauration vient d’être lancé. L’église poitevine, qui est l’édifice le plus visité du département de la Vienne, n’accueille donc plus de public depuis le 22 septembre, et ce jusqu’à la fin des travaux, qui ne s’achèveront pas avant 2027.
La durée de la fermeture, d’abord estimée entre dix-huit et vingt-quatre mois, est désormais réévaluée à deux ans et demi au minimum. Et pour cause, les dégradations sont conséquentes. Les études de diagnostic commandées par la municipalité ont révélé une fragilité dans la structure de l’église, causée par les remaniements successifs de l’édifice entre les XIIIe et XVIe siècles et liée à la conception de la charpente du XIXe siècle. À cause de l’humidité du bâtiment, des fissures sont aussi apparues au niveau des voûtes et des filets tendus dans la nef pour retenir les chutes d’enduits. Autre problème, et sans doute le plus urgent : la désagrégation des peintures murales du chœur datées de l’époque romane (XI-XIIe siècles), uniques vestiges du décor d’origine de l’église qui a été consacrée en 1086.
Le chantier, conduit par l’agence 1090 Architectes, se concentrera en premier sur la sauvegarde de ces décors peints, qui recevront une infiltration de vernis pour fixer leurs pigments de couleur. S’ensuivront les restaurations de la nef (avec consolidation de la charpente), des bas-côtés et de la chapelle d’axe, en plus du remplacement du drainage autour de l’église et de l’installation de dispositifs d’évacuation des eaux de pluie. Un chantier d’envergure donc, dont le montant total est évalué à 6,5 millions d’euros. Il est financé à 40 % par la Ville au titre des monuments historiques, soit 2,5 millions d’euros auxquels s’ajoutent les aides de l’État (1,6 million d’euros), du Département (200 000 euros) et de la Région (qui n’a pas encore validé le montant de sa participation). La Ville est aussi soutenue par la Fondation du patrimoine, qui a attribué une dotation de 250 000 € au projet et lancé une collecte de fonds auprès des particuliers pour boucler le budget.
Pendant la fermeture de l’église, certaines de ses œuvres resteront malgré tout accessibles au public, à commencer par la statue de Notre-Dame des Clefs qui a déjà intégré en grande pompe la cathédrale de Poitiers.
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Rénovation de l’église Notre-Dame de Poitiers
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°642 du 1 novembre 2024, avec le titre suivant : Rénovation de l’église Notre-Dame de Poitiers