Joyau de l’art décoratif pré-baroque, les décorations du pavillon des Muses du palais Pallavicini-Rospigliosi, érigé à Rome au début du XVIIe siècle par le cardinal Borghèse, retrouvent une seconde jeunesse.
ROME (de notre correspondante) - Le pavillon des Muses du palais Pallavicini-Rospigliosi, érigé par le sybarite cardinal Scipion Borghèse dans sa demeure familiale de Montecavallo, fut transformé en remise à bois, probablement dès le début du siècle, avant d’être laissé à l’abandon. Depuis, des infiltrations d’eau de pluie et des problèmes liés à la stabilité de l’édifice menaçaient gravement cet ensemble décoratif, pourtant considéré par les spécialistes du Baroque comme l’un des exemples romains les plus intéressants de la décoration profane du début du XVIIe siècle.
Le pavillon des Muses, qui doit son nom aux figures des neuf muses qu’il abrite, fut commandé à Orazio Gentileschi et Agostino Tassi juste après qu’ils eurent achevé, en août 1611, la décoration de la salle du Consistoire du palais de Montecavallo (de nos jours, le palais du Quirinal), détruite au XIXe siècle. Tassi était passé maître dans l’art de la perspective en trompe-l’œil, et Gentileschi s’était fait une spécialité des figures féminines alliant élégance et naturel.
L’air du temps, l’inclination hédoniste du cardinal, la fin des restrictions puritaines imposées par le Concile de Trente et la destination "privée" du bâtiment contribuèrent tout à la fois à l’agencement décoratif du pavillon des Muses.
Dans la partie supérieure de cette salle rectangulaire (12 x 6 m), Agostino Tassi a représenté une perspective architectonique grandiose, reposant sur une balustrade de pierre soutenue par une corniche classique appuyée sur des consoles. Des colonnes corinthiennes et des entablements soutiennent les arcades où s’inscrivent les figures des musiciens et des spectateurs peints par Orazio Gentileschi.
La restauration a été menée, à l’instigation de Maria Camilla Pallavicini, par Antonio Liberti, de la société Studio Restauri, sous la direction de Claudio Strinati.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Renaissance du palais Pallavicini-Rospigliosi
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Renaissance du palais Pallavicini-Rospigliosi