Sur le site où saint Jean
et saint Paul ont été martyrisés, des maisons romaines ornées de fresques rouvrent au public, après
une campagne de restauration. Elles étaient fermées depuis 1994.
Rome (de notre correspondant) - Sur le Caelius, en dessous de la basilique des Santi Giovanni e Paolo, s’étend un ensemble de maisons romaines à deux étages datant du IIe au IVe siècle de notre ère. Selon la tradition, saint Jean et saint Paul y ont vécu et y ont été martyrisés en 362, avec d’autres chrétiens. En 1887, le recteur passioniste de la basilique de l’époque découvre un ensemble de logements hypogées, en partie ornés de fresques appartenant au moins à trois édifices différents. À la suite à ces premières fouilles qui ont duré quatre ans, une deuxième campagne a permis de mettre au jour le nymphée comportant la célèbre scène dite de Proserpine – mais sujette à des interprétations variées –, ainsi que l’endroit où les deux saints auraient été martyrisés et enterrés. Ce lieu a fait objet d’une recherche en bonne partie d’origine “dévotionnelle”. Les dernières interventions ont été menées en 1951 par Adriano Prandi, chargé en parallèle de la remise en état de la façade médiévale de l’église.
Ces anciennes maisons romaines, le plus souvent oubliées et fermées depuis 1994 en raison de l’écroulement partiel de la voûte du nymphée, sont enfin rouvertes au public après environ trois années de restauration réalisée par la Surintendance archéologique de Rome et, pour les parties médiévales, la Surintendance pour les biens artistiques. Un montant de plus de trois milliards de lires italiennes (1,5 million d’euros) a été nécessaire. Il nous sera donné de voir prochainement toute l’insula romaine, un complexe d’environ vingt maisons portant les transformations effectuées entre le IIe et le Ve siècle. Les domus sont alors abandonnées, pour construire la basilique située au-dessus ; toutefois, elles restent fréquentées, comme l’atteste un petit oratoire du haut Moyen Âge, qui conserve une rare fresque de la Crucifixion du Christ vêtu.
Afin de remédier à l’écroulement et aux nombreux problèmes liés aux pièces hypogées, la restauration a eu recours aux études climatiques de l’Istituto Centrale per il Restauro, à la contribution des laboratoires de l’université La Sapienza de Rome, à des solutions innovantes en matière d’éclairage. Un parcours simplifié est prévu pour les personnes ayant une mobilité réduite. En outre a été rouvert l’ancien antiquarium réunissant différents objets retrouvés au cours des campagnes de fouille. On y trouve une fresque détachée du Sauveur du XIIe siècle dans l’oratoire, des bolli en terre cuite et des bassins en céramique, pour beaucoup d’origine islamique, qui ornaient le clocher de la basilique (remplacés par des copies dans les années 1950), une série d’amphores entières très anciennes et un plat en verre comportant une scène marine rappelant les fresques du nymphée. Conçue selon des critères chronologiques modernes, la présentation des prèces est divisée en deux sections : Antiquité/Haute Antiquité et Moyen Âge.
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°142 du 8 février 2002, avec le titre suivant : Pro Domo