Si près d’un million de visiteurs fréquentent chaque année les expositions temporaires de la Royal Academy, rares sont ceux qui peuvent admirer la collection de peinture anglaise des deux derniers siècles conservée dans les « Private Rooms ». Des projets sont aujourd’hui à l’étude afin que les trésors de Burlington House soient désormais accessibles au public.
LONDRES (de notre correspondant) - La Royal Academy possède 550 tableaux, provenant pour la plupart de donations, 11 775 aquarelles et dessins, 450 carnets de croquis, 8 250 estampes et photographies, 340 sculptures, 125 plâtres, 400 moulages architecturaux, 400 moules de joaillerie, des squelettes pour les cours de dessins et différents souvenirs, comme les lunettes de Reynolds et la tabatière d’Ardizzone. Mais son trésor le plus précieux est le tondo Taddei de Michel-Ange, donné au musée en 1830 et estimé à plusieurs dizaines de millions de livres – l’autre grand chef-d’œuvre européen de la Royal Academy, le carton de la Vierge à l’Enfant par Léonard de Vinci, a été vendu 675 000 livres à la National Gallery en 1962.
Depuis 1768, chaque artiste doit déposer, pour être admis à la Royal Academy, “un tableau, un bas-relief ou toute autre œuvre caractéristique de son travail”. Ces pièces de réception constituent un ensemble de 325 peintures dans leur cadre d’origine – notamment des Gainsborough, Constable et Turner –, 75 sculptures et 80 dessins architecturaux.
De 1874 à 1939, la plupart des grands tableaux étaient accrochés dans la Galerie des Diplômes (aujourd’hui les Sackler Galleries). Mais avec le programme de développement lancé après la guerre, celle-ci a dû accueillir les expositions temporaires. Certaines œuvres sont toujours présentées dans les espaces ouverts au public, comme l’Escalier Norman Shaw adjacent au restaurant, tandis que d’autres sont exposées dans les “Private Rooms”, dont l’accès est réservé aux visites guidées (du mardi au vendredi, à 13h).
Burlington House a été construite dans les années 1660, mais ses décors les plus précieux datent de son réaménagement par William Kent et Colen Campbell, en 1722. Les “Private Rooms” occupent l’étage noble du plus bel hôtel particulier du XVIIIe siècle à Londres ; cette suite comprend les salles Tennant et Reynolds, la salle du Conseil, le grand salon, le bureau du Secrétaire de l’Académie et la salle des Assemblées. Leur restauration est actuellement à l’étude, ainsi que leur réouverture au public sous le nom de “Fine Rooms”. Elles seront restaurés ou réaménagées, en fonction de la possibilité d’y réinstaller le décor d’origine. Le coût des travaux, qui devraient s’achever en 2001, est évalué à quelque 5 millions de livres. Les “Fine Rooms” seront alors ouvertes au public l’après-midi, en semaine, et toute la journée pendant le week-end. Cet espace supplémentaire permettra d’exposer quatre-vingts œuvres de la collection, qui seront renouvelées chaque année en fonction d’une période ou d’un thème précis.
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« Private rooms » pour tous
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°89 du 24 septembre 1999, avec le titre suivant : « Private rooms » pour tous