Fervent partisan de la privatisation, le nouveau ministre espagnol de l’Éducation et de la Culture, Esperanza Aguirre, a déjà gagné le surnom de "Thatcher espagnole". Dès son entrée en fonction, elle a lancé, comme promis, le remaniement des directeurs des principaux musées nationaux, en commençant par celui du Prado. Par ailleurs l’organisation de ce musée a été entièrement réformée par décret.
MADRID - L’archéologue José María Luzón sera demeuré vingt-quatre mois à un poste qui a vu défiler, non sans quelques remous, quatre directeurs en cinq ans, depuis la démission d’Alfonso Pérez Sánchez en 1991. Il est remplacé à la tête du Musée du Prado par un Madrilène de quarante-quatre ans, Fernando Checa Cremades, spécialiste de la Renaissance espagnole, professeur d’histoire de l’art à l’université Complutense et lauréat en 1993 du prestigieux Grand prix national d’histoire pour son essai Philippe II, mécène des arts.
Parallèlement, le conseil des ministres espagnol a approuvé le 24 mai un décret qui modifie substantiellement l’organisation interne du Prado. Dorénavant, son directeur ne sera plus chargé de la gestion administrative et économique, confiée à un gérant ; il se concentrera exclusivement sur les aspects scientifiques de sa mission : conservation, catalogage, restauration et muséographie. En outre, le nombre des chefs de départements scientifiques passe de six à douze : onze pour la conservation et un pour la restauration. La gestion du musée incombera à un conseil d’une trentaine de personnalités, placé sous le patronage du roi, qui aura pour tâche de coordonner l’action du directeur et du gérant. Si ce poste est nouvellement créé, en revanche celui de directeur-adjoint est supprimé. Occupé depuis dix-huit ans par Manuela Mena, candidate déçue à la direction du musée, celle-ci restera néanmoins au sein du musée, comme conservateur du département d’Art graphique.
Nombreux et ardus sont les problèmes dont hérite Fernando Checa Cremades, avec au premier chef, la vieille question de l’extension du Prado, censée résoudre le manque chronique d’espace dont souffre le musée. Le projet lauréat – choisi parmi les dix projets sélectionnés à l’issue du concours international d’architecture – sera connu en septembre (lire également le JdA n° 23, mars 1996).
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Prado : quatrième directeur en cinq ans
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Prado : quatrième directeur en cinq ans