Après avoir dégagé la maison champêtre de Pline le Jeune en Ombrie, les archéologues pensent avoir localisé la villa de l’auteur et orateur romain sur un terrain attenant. Bien que les propriétaires refusent pour l’instant de donner leur feu vert aux fouilles, les découvertes continuent, avec l’exhumation récente des vestiges d’un temple antique.
CITTÀ DI CASTELLO - Dans sa Lettre à Domitien Apollinaire, Pline le Jeune parle de sa “villa in Tuscis”, dont il décrit l’architecture : salle à manger, portiques, calidarium, chambres. Chaque coup de pelle confirme aux archéologues fouillant les terres entre Lama et San Giustinio, dans l’Altotevere ombrien, qu’ils ont bien retrouvé le domaine de Pline. Chaque découverte trouve son pendant dans la description qu’en a fait, il y a près de deux mille ans, l’homme de lettres romain lui-même. En outre, parmi les 18 000 pièces inventoriées – pièces de monnaie, amphores, céramiques –, figurent des briques portant la marque C.P.C.S. pour Caius Plinius Caecilius Secundus.
Les fouilles se poursuivent de manière systématique depuis des années, sous la conduite de l’université espagnole d’Alicante associée à celle de Pérouse. L’équipe, dirigée par le professeur José Uroz, a récemment exhumé les fondations d’un très beau temple qui se dressait entre la résidence champêtre et la maison de maître. Pline y faisait allusion dans la lettre écrite à son ami et architecte Mustius, où il expliquait son intention de restaurer et d’agrandir “un temple de Cérès qui se [trouvait] sur [ses] terres”.
Selon José Uroz, il reste encore beaucoup à découvrir et l’université d’Alicante continuera de creuser le site : jusqu’à présent, seule la villa champêtre du domaine de l’écrivain latin à été mise au jour. La maison de maître devrait se trouver sur le terrain voisin, qui appartient aux marquis Cappelletti. Pour l’instant, l’autorisation d’accès a été refusée aux archéologues, mais les recherches vont se poursuivre.
La Lettre à Domitien Apollinaire donne une idée de ce que la terre recèle encore : “Il y a d’abord un portique, puis à l’intérieur un appartement qui entoure une cour minuscule [...] avec une fontaine en marbre d’où l’eau s’échappe ; dans l’appartement se trouvent une chambre, isolée du bruit et de la lumière, une salle à manger et une autre chambre décorée d’oiseaux sur des branches. À l’extrémité du manège, qui surpasse en beauté tous les autres endroits de la villa, se trouve un lit de repos en marbre sous une treille, devant lequel une fontaine reste pleine sans jamais déborder. Voici donc ma villa en Toscane, que je préfère à celles de Tusculum, de Tivoli et de Preneste”.
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Pline fait son tour du propriétaire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°71 du 20 novembre 1998, avec le titre suivant : Pline fait son tour du propriétaire