CHÂTEAUNEUF-DU-FAOU
Celui-ci ouvrira ses portes à Châteauneuf-du-Faou, en Bretagne, où les deux artistes ont passé une partie de leur vie.
Très fière de l’histoire qu’elle partage avec les époux Paul (1869-1927) et Marguerite (1879-1950) Sérusier, la ville bretonne de Châteauneuf-du-Faou (environ 3 500 habitants) voulait depuis longtemps leur consacrer un musée. Si tout se passe bien, le Musée Sérusier ouvrira ses portes en 2024.
Il se tiendra au cœur de la ville, près de l’église, dans deux maisons d’habitations mitoyennes que la commune avait rachetées dans cette intention en 2013 et 2017. Il se déploiera sur 570 m2. Le rez-de-chaussée abritera la billetterie, la boutique, ainsi qu’une salle polyvalente. Les deux étages accueilleront la collection municipale qui comprend près de 150 œuvres attribuées aux Sérusier. « Flexible et modulable », indique la cheffe du projet Anne Le Duigou au Journal des Arts, son accrochage sera renouvelé régulièrement. Cela pour le plaisir du public et la bonne conservation des œuvres, en grande partie graphiques (dessins), donc sensibles à la lumière.
La collection de Châteauneuf-du-Faou est à l’origine même de la création du Musée Sérusier. Créée en 1978, à partir du don à la ville d’une toile de Paul Sérusier, La Foire à Châteauneuf-du-Faou (1903), elle a été enrichie au fil du temps. Les quatre maires successifs de la ville ont procédé à l’acquisition (par achat, don ou leg) d’œuvres des Sérusier dans l’espoir de les voir un jour exposées dans un musée, rapporte Anne Le Duigou.
Le conseil municipal a récemment validé l’avant-projet détaillé du Musée Sérusier, présenté par le maître d’œuvre L’Atelier de l’Île (sous la maîtrise duquel a été réalisée l’extension du Musée de Pont-Aven en 2013) et la mairie assistée par la société Sembreizh dans la maîtrise d’ouvrage. Il a également approuvé le coût prévisionnel des travaux, estimé à près de 2 millions d’euros, financé par des financements Etat/collectivités territoriales. Les travaux pourraient commencer au début de l’hiver 2023. La ville, qui assurera la gestion directe du musée, espère pouvoir ouvrir ses portes au public à l’horizon 2024.
On rattache plus facilement le nom de Sérusier à Pont-Aven qu’à Châteauneuf-du-Faou. Pourtant, c’est dans cette commune que Paul et Marguerite Sérusier s’établirent durablement. Paul, de quinze années plus âgé que Marguerite, s’est formé à la peinture à l’Académie Jullian à Paris. Après avoir fréquenté, quelques étés, Pont-Aven et les tenants de son École, Émile Bernard et Paul Gauguin, le fondateur du groupe des Nabis s’est installé dans les terres du Finistère, à Huelgoat (1892-1893) puis à Châteauneuf-du-Faou (1894-1925). En 1905, il fait construire une maison sur les hauteurs de Châteauneuf-du-Faou. Au début, il n’y résidait que l’été. Le reste de l’année, il se trouvait à Paris. Il était enseignant à l’Académie Ranson. C’est là qu’il a rencontré Marguerite, son élève. Paul et Marguerite se marièrent à Paris en 1912. Et ils s’installèrent aussitôt dans la maison que Paul avait fait construire à Châteauneuf-du-Faou.
Contrairement à Paul Gauguin, parti vivre dans les îles Marquises, les Sérusier semblent avoir trouvé en Bretagne toute l’inspiration qu’ils cherchaient. En 1883 Paul Sérusier écrivait : « Je me sens de plus en plus attiré par la Bretagne, ma vraie patrie puisque j’y suis né de l’esprit ». Paul et Marguerite ont activement participé à la vie de Châteauneuf-du-Faou. Ainsi, poussé par Marguerite, Paul a repris l’étude d’un projet de décoration de l’église Saint-Julien. Réalisé entre 1914 et 1917, le décor mural représente les principales scènes de la vie de Jésus-Christ.
La commune souhaite faire du futur musée le nouveau point d’orgue d’un circuit permanent qui, en passant par l’église et la maison des Sérusier, retrace leur étape châteauneuvienne. Le Musée Sérusier « aura pour vocation de mieux faire connaître ces deux artistes majeurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, et en particulier leurs liens avec Châteauneuf-du-Faou, où ils avaient élu domicile », souligne le maire Tugdual Braban dans les colonnes du journal Ouest France.
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Paul et Marguerite Sérusier auront leur musée en 2024
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