Un montage juridique inédit a permis le financement des travaux du passage choiseul. Près d’une année de travaux aura été nécessaire pour rendre au passage Choiseul, dans le 2e arrondissement de la capitale, sa luminosité d’origine en rénovant les verrières et en sécurisant les fermes et marquises monumentales d’entrée.
PARIS - Avec une longueur de 190 m, ce raccourci entre le Palais Royal et les Grands Boulevards est le passage couvert le plus long de Paris, construit dans les années 1825, symbole d’une vie parisienne bourgeoise et marchande, classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1974. « Depuis 2002, nous avions le souhait d’entreprendre une restauration » souligne Danièle Pourtaud, adjointe au maire de Paris chargée du Patrimoine. De fait, la dernière restauration datait de 1890 et les verrières menaçaient de s’effondrer. En 2007, la situation devient urgente avec la pose de filets de protection.
Des travaux à la charge du copropriétaire
Mais les passages parisiens, ouverts sur l’espace public, sont des espaces privés, dont l’entretien revient aux propriétaires. « Pour restaurer, et pour que la Ville puisse intervenir, il fallait trouver un modèle juridique pour fédérer l’ensemble des propriétaires, afin qu’une subvention soit versée », explique Danièle Pourtaud. Après études préparatoires et budgétaires en 2012, la facture s’élève à près d’un million d’euros : certains propriétaires n’ont pas les moyens de financer seuls ce type de travaux. « Les copropriétaires du passage Choiseul se sont réunis au sein d’une structure propre, avec un administrateur judiciaire et des statuts qui vont faire jurisprudence », explique Pierre Chassagne, président du syndic du Passage. Grâce à la création de cette entité juridique, la Ville et le syndic ont pu signer une convention prévoyant une subvention de 235 000 euros, l’État apportant de son côté 193 000 euros. En contrepartie, les copropriétaires ont accepté l’intégration d’un cahier des charges architectural dans le règlement de copropriété, une sorte de « guide de rénovation pour le passage Choiseul », selon Yves Bozelec, architecte-voyer de la Ville de Paris qui a participé à sa conception. Cette charte, unique en son genre, devrait permettre aux propriétaires d’être accompagnés dans les travaux de rénovation qu’ils engageront à titre personnel (enseignes, vitrines, huisseries). Les travaux ont couru de juin 2012 à juillet 2013, sans jamais que le passage ne soit totalement fermé à la circulation, afin de ne pas entraver son activité marchande.
Si le passage Choiseul est aujourd’hui sécurisé, d’autres chantiers attendent la mairie : une trentaine de passages parisiens subsistent encore, dont huit ont été rendus prioritaires par la Direction de l’Urbanisme. À l’automne, le passage Prado, dans le 10e arrondissement, sera inauguré avec une mise en lumière de l’artiste Yann Kersalé. En 2014, les travaux devraient commencer au passage du Caire, délaissé depuis longtemps par les promeneurs du Sentier.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Passage Choiseul : et la lumière fut
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°396 du 6 septembre 2013, avec le titre suivant : Passage Choiseul : et la lumière fut