Le projet de rénovation du centre historique de Palerme, évalué à 170 milliards de lires (561 millions de francs), prévoit l’acquisition et la restauration d’immeubles afin d’y créer de nouveaux appartements et des équipements administratifs. La promenade du bord de mer sera réaménagée, et des espaces verts seront créés.
PALERME (de notre correspondante) - L’ambition des architectes et de la municipalité, dirigée par le maire Émilio Arcuri, est de “sauvegarder la moindre parcelle de la ville ancienne”. Un souhait qui peut paraître illusoire, si l’on songe que Palerme, fondée vers 480 av. J.-C. par les Phéniciens sous le nom de Panormos, fut ensuite le “grand port” des Romains, avant que les Arabes n’en fassent une ville orientale, à l’égal de Cadix, et que les Normands, puis les Espagnols, ne la couvrent d’églises et de palais.
Le projet prévoit dans un premier temps l’acquisition et la rénovation d’immeubles très dégradés du centre ville afin d’y créer de nouveaux appartements. Cette première étape sera suivie par un plan de rénovation des édifices monumentaux et des espaces publics, avec l’acquisition d’églises, de couvents et de palais de l’aristocratie palermitaine – propriété des grandes familles de l’île – tels que les palais Constantin et Nopal, ainsi que ceux proches des Quatro Canti et de la place Giulio Cesare.
Des bureaux y seront créés pour l’administration, de même que des écoles et des crèches. Le Teatro Massimo, l’une des plus belles scènes lyriques d’Italie, construit à la fin du siècle dernier par l’architecte Bacille, est en cours de modernisation. Les espaces verts, comme le jardin Garibaldi, seront réaménagés, d’autres seront créés au centre ville. En revanche, rien n’est prévu à l’heure actuelle pour les fontaines, qui constituent pourtant l’un des riches patrimoines de la ville.
À la recherche du Castello
La célèbre promenade du bord de mer – si souvent décrite dans les carnets des voyageurs du “Grand Tour” en Italie –, aujourd’hui défigurée par les manèges et les vendeurs ambulants, sera elle aussi réaménagée et les forains déplacés dans d’autres quartiers. Tout le réseau de distribution et d’épuration des eaux, installé à la fin du siècle dernier, sera revu et complété. Des parkings souterrains seront créés et le conseil municipal reprendra l’examen d’une proposition de construction d’un palais des congrès.
Enfin, des fouilles vont être entreprises, avec l’accord des autorités portuaires, sur le site du célèbre Castello, dont seuls les tableaux des vedutistes témoignent encore de l’existence. La reconstruction des remparts paraît quant à elle irréalisable, certains d’entre eux étant intégrés aux constructions voisines et d’autres n’existant plus qu’à l’état de fondations.
De telles dispositions sont prises avec un retard considérable. Les problèmes posés par les travaux de restauration sont multiples : afin de libérer le périmètre à restaurer, il faudra reloger temporairement les habitants, et déplacer les boutiques et les ateliers d’artisans qui se trouvent dans les immeubles du centre. Compte tenu des problèmes techniques, la rénovation du centre historique devrait s’achever dans une dizaine d’années. L’administration estime que 90 milliards de lires (297 millions de francs) seront utilisés à des fins privées, et que 80 milliards de lires (264 millions de francs) seront destinés à la rénovation des édifices et des jardins publics.
Les modalités du financement devraient être fixées prochainement par le conseil municipal, mais il se peut que les crédits débloqués soient insuffisants étant donné l’importance des travaux envisagés. Priorité sera donnée aux associations de copropriétaires des maisons du centre historique, en commençant par les îlots les plus insalubres, auxquels la municipalité devrait accorder une subvention maximale de 150 000 lires (environ 500 francs) par mètre carré.
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Palerme remise à neuf
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°11 du 1 février 1995, avec le titre suivant : Palerme remise à neuf