TOULOUSE
La discrète Fondation Bemberg, à Toulouse, fait parler d’elle en achetant un chef-d’œuvre de la peinture languedocienne du XVIIe siècle par Nicolas Tournier.
Georges Bemberg
Tour à tour pianiste, compositeur, poète et nouvelliste, Georges Bemberg, né en 1916 en Argentine, devient collectionneur d’art le jour où il achète à New York, à l’aube de ses vingt ans, une gouache de Pissarro pour 200 dollars. « C’est pour un musée », dit-il au marchand. Promesse qui se concrétise, en 1995, avec l’ouverture de la Fondation Bemberg dans l’hôtel d’Assézat à Toulouse.
Pendant
Le tableau toulousain a un pendant : toujours une paysanne mais, cette fois, vêtue de rouge et tenant un plat en céramique. Ce dernier n’a pu être acquis par la National Gallery de Washington qui le convoitait. On aimerait voir les deux tableaux de nouveau réunis…
20 ans
Un chef-d’œuvre de Nicolas Tournier : cadeau de prestige pour le 20e anniversaire de la Fondation qui, par cet achat, se conforme au souhait de son fondateur d’enrichir les collections après sa mort, en 2011. Le tableau a été acquis par l’intermédiaire de la Stair Sainty Gallery (Londres) pour un montant tenu confidentiel.
Vers 1630
Le style « sobre et silencieux » est celui qui caractérise les œuvres de Tournier peintes en Languedoc, à la suite de son retour de Rome en 1626 et juste avant son installation définitive à Toulouse, en 1632.
Tournier
Nicolas Tournier, né à Montbéliard en 1590, découvre lors de sa formation à Rome la peinture révolutionnaire du Caravage. De retour en Languedoc, il importe avec succès le style réaliste du peintre lombard dont témoigne notre portrait de paysanne exhibant les fruits de sa cueillette. Ceux-ci forment une splendide nature morte, directement inspirée de la corbeille de fruits que tient le jeune garçon du Caravage dans le célèbre portrait de la collection Borghèse (Rome), peint vers 1593. La citation permet à Tournier de montrer l’étendue de son talent. À l’intérieur d’une seule image, le Toulousain conjugue l’art du portrait à celui de la nature morte. De plus, la présence de la grappe de raisin, symbole christique, confère au tableau une portée religieuse sous-jacente. Un syncrétisme des genres qui dû plaire à Jean de Cambolas (1692-1747), collectionneur toulousain, dont l’étiquette figure encore au dos du tableau.
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Nicolas Tournier, Paysanne portant des fruits
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°676 du 1 février 2015, avec le titre suivant : Nicolas Tournier, <em>Paysanne portant des fruits</em>