Le Seattle Art Museum (SAM) aborde de nombreuses cultures. Comment travaillez-vous avec tous ces contextes très différents les uns des autres ?
Les conservateurs tentent de réunir une équipe afin de définir une approche. Pour nous, ce n’est pas seulement l’excellence artistique des objets qui importe, mais aussi de mettre ceux-ci en contexte et de créer des connexions. Et les connexions engagent différentes cultures. Si vous vous demandez quels sont les liens entre l’Europe et l’Afrique, vous pouvez voir apparaître de nouvelles familles, de nouveaux passages… Toutes les collections d’art asiatique, africain ou de la côte nord du Pacifique ne contiennent pas seulement des objets historiques, mais aussi du contemporain. Il est important de chercher comment travailler activement afin de les relier au présent. Nous souhaitons vivement inscrire nos collections dans une culture transversale et transhistorique.
Que doit être selon vous un musée aujourd’hui ?
Un musée d’art aujourd’hui doit offrir du grand art, mais il a aussi besoin de parler émotionnellement et personnellement avec les visiteurs qui franchissent la porte. Nous y réfléchissons beaucoup car c’est fondamental. Je crois que vous ne devez pas penser à ce que les gens doivent penser, mais à leur fournir différentes options, à leur donner les informations nécessaires pour se former un savoir et leur propre expérience. Cela passe par des projections vidéo ou la présence d’écrans interactifs qui élargissent les informations disponibles. Nos audioguides ont aussi des voix multiples : ce peut être celle de l’artiste, d’une personne particulière issue d’une communauté culturelle, d’un conservateur, d’un spécialiste… Le tout étant d’encourager les gens à penser. Quel impact l’expérience visuelle produit-elle sur vous et que laisse-t-elle dans votre esprit, comment croyez-vous relier cela à l’objet, telles sont les questions essentielles.
Le SAM est-il encyclopédique ?
Je dirais plutôt que c’est un musée général. C’est le terme que nous employons au vu de notre immense rayon d’action : américain, européen, africain, asiatique, australien, moderne et contemporain… Nous espérons regarder le plus justement possible chaque artiste et chaque œuvre d’art.
L’art moderne et contemporain occupe une grande surface du musée. Pour quelle raison ?
Une première chose est que vous avez besoin de beaucoup d’espace pour montrer l’art contemporain. Ce dernier représente en outre une part importante et significative de la collection, que nous tentons d’aborder de manière globale (européen, asiatique, africain…), et qui était sous-représentée auparavant. Il était nécessaire d’y consacrer de nouvelles salles. Pour l’art asiatique, nous disposons d’un musée à part, et j’entends étendre dans le futur la représentation européenne, de l’art romain au XVe siècle.
Ce grand projet est maintenant achevé. Que prévoyez-vous aujourd’hui ?
Il reste encore beaucoup de choses à faire. Nous avons désormais trois sites, il faut les accorder en termes de programme et de signification.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Mimi Gates, directrice du SAM
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°259 du 11 mai 2007, avec le titre suivant : Mimi Gates, directrice du SAM