MARSEILLE
La ville a exhumé les premiers aménagements de la colonie grecque à l’origine de sa création.
Créée vers 600 avant notre ère par des Grecs de Phocée (située sur l’actuelle côte turque), Marseille, l’antique Massalia, renoue aujourd’hui avec son passé. À l’occasion de la rénovation du collège du Vieux-Port, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) vient en effet de mettre au jour les premiers aménagements de l’implantation de la colonie grecque dans la cité. Les fouilles révèlent les différentes périodes d’occupation de la ville archaïque (600-480 avant J.-C.) dans une stratigraphie de trois mètres d’épaisseur. La forte pente des terrains concernés, situés au pied de la butte Saint-Laurent dans le périmètre initial de la cité phocéenne, a imposé dès le début de la présence grecque un agencement en terrasses. Puis, vers 550 avant notre ère, le quartier aurait été réorganisé autour d’un édifice monumental, peut-être le podium d’un temple. Divisé en deux espaces ceints de murs épais de 1,20 mètre, ce monument public fut rapidement complété par différentes constructions. Pour Philippe Mellinand, responsable de l’opération, et son équipe, il pourrait s’agir d’un sanctuaire réservé aux emporoï, amateurs et marchands venus déposer des offrandes à leurs divinités protectrices. Les archéologues de l’Inrap se sont par ailleurs félicités de l’excellent état de conservation du mobilier exhumé, d’origine locale ou importé d’Étrurie, de Corfou, d’Athènes, des îles de la mer Égée, du monde phénicien et punique… D’autres constructions de la période archaïque avaient déjà été découvertes à Marseille, mais jamais sur une superficie si importante (450 m2) et dans un si bon état de conservation. Ces découvertes vont permettre d’approfondir l’histoire de la ville et, plus globalement, celle du bassin méditerranéen.
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Marseille, la Phocéenne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°215 du 13 mai 2005, avec le titre suivant : Marseille, la Phocéenne