Marcel Saunier : Don Juan et Haïdée

1839
Le tableau, daté de 1839, est adressé la même année au Salon. Pour sa première participation, Saunier s’inspire d’un sujet littéraire à la mode, le Don Juan de Lord Byron qui, dès sa publication en 1821, rencontra un vif succès auprès des peintres français de l’époque. 

Naufragé
Compromis pour adultère, Don Juan doit quitter l’Espagne et gagner l’Italie. Son navire, surpris par une tempête, échoue sur une île grecque. Seul rescapé, l’aventurier est secouru par Haïdée, la fille d’un pirate. Saunier situe la scène à l’abri d’une grotte d’où l’on aperçoit, à l’arrière-plan, les débris du navire.
La jeune femme, suivie de sa servante Zoé, veille sur le corps endormi du naufragé « aussi paisible qu’un enfant », décrit Byron. Elle en tombe aussitôt amoureuse ainsi que le montrent ses paupières baissées et ses doigts lissant la gaze de son voile. Le coup de foudre est réciproque, mais l’idylle entre les deux amoureux ne dure pas. Quand le père de la jeune femme découvre leur relation,
il fait embarquer Don Juan pour Constantinople, où il est vendu comme esclave à la femme du sultan.

45 000 €
Le Musée de la vie romantique s’offre une rareté, puisque le tableau de Marcel Saunier est l’unique œuvre du peintre qui soit à ce jour localisée.
La galerie Michel Descours (Lyon) est à l’origine de cette découverte qui s’intègre idéalement dans la collection du musée parisien. 

Saunier
Peintre dont on ne sait presque rien, pas même sa date de naissance. Seules quelques mentions dans la presse rendent compte de ses brèves apparitions au Salon. À l’occasion de sa dernière participation, en 1842, l’une d’elle déplore la mort prématurée du jeune homme, tout en louant ses « vraies qualités de peintre » dont témoigne le Don Juan et Haïdée, seul rescapé de la carrière trop courte de Marcel Saunier.

Le Musée
L’exaltation du sentiment amoureux, combiné à l’exotisme hellénique de la scène, fait du tableau de Saunier une œuvre typique du style romantique. Elle complète à merveille la collection du Musée de la vie romantique , dont plusieurs peintures s’inspirent d’autres récits romanesques de Lord Byron.