Manuel Borja-Villel quitte le Reina Sofía sur un bilan contrasté

Arrivé il y a quinze ans, il a décidé de ne pas demander son renouvellement, précisant que sa décision n’avait aucun lien avec les informations publiées récemment par la presse sur d’éventuelles irrégularités dans les deux prolongations de son contrat, en 2013 et 2018.

Sous ses mandats, il a procédé à deux accrochages d’envergure des collections du musée, dont le dernier, en 2021, mettait en avant 2 000 œuvres parmi lesquelles 70 % n’avaient jamais été exposées. Il a également programmé plus de deux cents expositions, présentant les travaux d’artistes reconnus internationalement. Mais ses choix muséographiques ont été jugés « idéologiques et politiques » par une partie de la presse et des artistes espagnols, ses détracteurs dénonçant un manque de représentation des artistes espagnols dans la collection permanente du musée et un goût trop marqué pour l’art conceptuel.

Manuel Borja-Villel est parvenu à faire du Reina Sofía l’un des musées les plus visités au monde, avec plus de 42 millions de visiteurs durant ses quinze ans d’exercice dont 4 millions de visiteurs en 2019, avant la pandémie de Covid-19. Il est également à l’origine de la création de la Fondation du Musée Reina Sofía et de la Fondation des Amis du Musée national - Centre d’art Reina Sofía, qui ont attiré de nombreux collectionneurs nationaux et internationaux. Il entend pour l’instant poursuivre une activité de commissaire d’exposition.

Le concours public qui nommera son remplaçant, commencé le 1er février, prendra fin en avril.