Peu avant l’inauguration du CaixaForum, Lluís Monreal, directeur de la Fondation La Caixa, a démissionné. Il s’apprête à prendre la direction de l’Aga Khan Trust for Culture (AKTC), une fondation créée en 1988 par l’Aga Khan, imam des musulmans ismaélites, et dont le siège se trouve à Genève.
En octobre 1990, vous avez quitté la Fondation Getty de Los Angeles pour revenir à Barcelone.
Je suis rentré à Barcelone au moment de la signature de la fusion entre La Caixa (Caisse d’épargne et de pensions) et la Caisse d’épargne de Barcelone. J’ai utilisé les fameux cent jours de grâce pour porter à son terme la fusion des deux entités qui employaient ensemble 750 personnes. Après avoir établi les bases de la nouvelle structure, en janvier 1991, j’ai présenté la nouvelle Fondation “La Caixa” avec un organigramme de 450 employés.
Quel est votre bilan après onze années à la direction de cette institution ?
La fondation a une excellente équipe et un programme élaboré jusqu’en 2004. À mon arrivée, le budget était de 48 millions d’euros et, en 2001, il atteignait plus de 163 millions d’euros grâce auxquels quelque 12 000 événements ont été organisés en Espagne. Au cours de cette période, la fondation a élargi sa zone d’activités à tout le territoire national, alors qu’auparavant son action était restreinte à la Catalogne et aux Baléares. De plus, nous avons créé de nouveaux équipements comme le Centre culturel de Palma de Majorque, le CosmoCaixa de Madrid et le Centre culturel de Gérone, ainsi que celui de Tarragone, inauguré en septembre 2001.
Pourquoi n’avez-vous pas attendu l’inauguration du CaixaForum pour quitter la direction de la fondation ?
CaixaForum n’est pas mon premier projet ni le plus important. Bien sûr, je ne peux pas nier que je lui aie consacré beaucoup de temps, car depuis 1992, j’ai personnellement suivi tout le processus. Désormais, les problèmes structuraux sont résolus et quelqu’un d’autre doit assumer le défi de convertir CaixaForum en un centre vivant et dynamique.
Cependant, votre départ, bien qu’il ait été annoncé en août, semble bousculer la fondation.
Je considère que ce départ doit être pris comme une opportunité de restructuration. Il me paraît très positif que les dirigeants soient mobiles. De plus, je vous assure qu’ils ont eu tout le temps nécessaire pour s’organiser.
Toutefois, il semble que vous continuiez de collaborer avec l’institution pour des projets ponctuels comme pour le CaixaForum à Madrid qui sera situé dans l’ancienne centrale électrique du Mediodia, sur des plans d’Herzog et de Meuron.
Comme pour Casaramona, le développement de ce projet dépend de beaucoup de facteurs indépendants de la volonté de la fondation, tels les problèmes administratifs. J’ai rédigé un programme, proposé les architectes et piloté le projet de maquette de l’immeuble, qui a été présenté le 20 décembre 2001.
Quelle est la nature de vos nouvelles responsabilités ?
Mon intérêt pour la culture islamique est connu de tous et l’Aga Khan m’a contacté. Les attentats du 11 septembre n’ont fait que précipiter ma décision. En cette époque d’affrontements entre les cultures et de déclin d’organisations comme l’Unesco, la tâche de l’AKTC me paraît particulièrement intéressante. Son action se déploie dans trois secteurs : le programme des Cités historiques islamiques, le Prix d’architecture qui, depuis 1977, est attribué à des projets dans des pays de culture musulmane, et le programme d’éducation qui prend en charge une chaire d’architecture islamique à Harvard ainsi que le ArchN Website, une base de données en ligne des monuments historiques du monde musulman.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Lluís Monreal, ancien directeur de la Fondation La Caixa
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°143 du 22 février 2002, avec le titre suivant : LluÁs Monreal