Les autorités d’Abou Dhabi créent de nouveaux espaces dédiés aux expositions temporaires des futurs musées du Louvre et du Guggenheim
ABOU DHABI (Émirats arabes unis) - Pour qui connaît la discrétion de François Pinault, sa présence aux premières loges lors de la conférence de presse de la foire Abu Dhabi Art, le 8 octobre au Louvre, avait de quoi surprendre. Cette assiduité présage-t-elle d’une prochaine exposition de sa collection à Abou Dhabi ? « Il n’y a pas de discussions. Peut-être, pourquoi pas, quand il y aura un lieu pour la montrer, nous a-t-il confié. Mais je ne viens pas pour accrocher deux tableaux. Je trouve le projet extraordinairement ambitieux. Il y a ici de l’audace et de la volonté. » Et bientôt quelques écrins plus adaptés que l’hôtel Emirates Palace, qui abrite pour l’heure les événements organisés par le Tourism Development & Investment Company (TDIC, Société d’investissement et de développement touristique). Un très bel espace d’une surface de 1 874 m2 a été inauguré le 21 novembre dans le quartier de Manarat, sur l’île de Saadiyat. Ouvert avec une remarquable exposition baptisée « Disorientation II », sous la houlette du directeur de la Biennale de Sharjah, Jack Persekian, ce lieu destiné aux opérations de TDIC sera complété en avril 2010 par deux autres équipements de taille similaire, dévolus aux expositions de préfiguration du Guggenheim et du Louvre avant l’ouverture des musées en 2013. Un quatrième site sera affecté à la commercialisation du quartier de Manarat. TDIC refuse pour l’instant de déflorer ses projets, tout en indiquant que ces nouveaux espaces devraient perdurer après l’ouverture des musées. « Avec "Disorientation", nous avons donné une attitude, un standard de qualité, un ton par rapport à ce que ce lieu pourrait être », indique Jack Persekian. Le Guggenheim est, lui, plus loquace sur l’usage de sa structure, opérationnelle après l’été 2010. « Nous avons des obligations, notamment permettre à la population d’avoir une connaissance en accéléré du modernisme », nous a précisé Richard Armstrong, directeur de l’institution. L’une des hypothèses, déjà imaginée précédemment par son prédécesseur Thomas Krenz, serait de montrer via des maquettes et des dessins le plan de modernisation de Bagdad, conçu en 1957 par Frank Lloyd Wright, Walter Gropius et Gio Ponti. Le Guggenheim prépare aussi une exposition dédiée au pop art et à l’influence du pop sur la création contemporaine. L’institution compte enfin profiter du lieu pour passer commande à des artistes du Moyen-Orient.
Avec l’inauguration récente d’un nouveau pont reliant l’île de Saadiyat à Abou Dhabi, ce nouveau site à trois têtes jouira d’une audience supérieure à celle de l’Emirates Palace, dont l’accès est contingenté. Les autorités locales n’envisagent toutefois pas de déloger toutes les expositions de l’hôtel.
Nous ne sommes cependant pas au bout de nos surprises. L’Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage (ADACH, Autorité d’Abou Dhabi pour la culture et le patrimoine) devrait prochainement annoncer un nouveau chantier dans la forteresse du Qasr al-Hosn, concernant la création d’un complexe culturel incluant théâtre, espaces d’expositions et salles de concert. À suivre…
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L’île de Saadiyat accueille ses premiers visiteurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°314 du 27 novembre 2009, avec le titre suivant : L’île de Saadiyat accueille ses premiers visiteurs