DUNKERQUE
Le projet scientifique et culturel du musée a été validé par la Ville et un centre de conservation des œuvres va voir le jour. Une première étape vers une réouverture sans date ni lieu.
Dunkerque (Nord). Fermé brutalement en 2015 afin que ses locaux soient réaménagés en bibliothèque, le Musée des beaux-arts de Dunkerque vient de faire un pas vers sa réouverture avec l’approbation en décembre dernier par le conseil municipal du projet scientifique et culturel (PSC) des musées de la Ville. « L’idée est de remettre un cap et de réaffirmer l’envie d’ouvrir », explique au Journal des Arts Sophie Warlop, directrice des musées de la Ville.
La rédaction de ce document d’orientation était une étape indispensable, car le Musée en était dépourvu. Or c’est une obligation pour un « Musée de France », label dont l’institution bénéficie. Et de ce point de vue, la fermeture depuis plus de cinq ans du musée pourrait entraîner son retrait. « Il y a désormais des échanges très étroits entre l’État et la Ville. Ces éléments-là, qui n’étaient pas nécessairement compris au départ, sont clairement identifiés aujourd’hui », détaille la directrice.
Le PSC dresse un « diagnostic assez précis de la situation actuelle, qui distingue très bien le Laac [Lieu d’art et action contemporaine], en état de fonctionnement, et le Musée, qui doit être complètement redéfini ». Pour ce dernier, Sophie Warlop et ses équipes ont élaboré un parcours prenant pour fil conducteur les voyages pittoresques. « Nous pouvons nous appuyer sur un récolement qui est totalement fait. » Car les équipes ne sont pas restées inactives depuis la fermeture et se sont attelées au déménagement de la collection. Celle-ci est aujourd’hui dispersée en différents sites, pour certains éloignés, ce qui complique la gestion des 24 000 objets qui la constituent. La création d’un centre de conservation, d’étude et de valorisation, d’un coût d’« au moins 6 millions d’euros », selon Sylvie Guillet, adjointe à la culture, est donc la priorité. « Pour des raisons financières, nous sommes obligés d’échelonner le projet. Commencer par les réserves, c’est la sagesse. C’est très bien que la municipalité ait compris cela », ajoute Sophie Warlop. La Ville s’est engagée à ce que ces réserves voient le jour avant la fin de la mandature actuelle.
Afin de préparer l’accrochage, les équipes doivent pouvoir retrouver les œuvres, au sein de ce futur centre de conservation, au moins deux ans avant la réouverture du musée. Laquelle n’est donc pas pour tout de suite. « C’est très difficile d’avoir une échéance. Le sujet est complexe et les interlocuteurs, nombreux, concède la directrice. La crise sanitaire ne va pas aider, mais le sujet est tellement important qu’il ne sera pas remis en cause. » « Nous en sommes vraiment au début de la réflexion », ajoute Sylvie Guillet. Le PSC a été transmis à la Drac (direction régionale des Affaires culturelles), qui devrait rendre son avis en avril. « Ensuite, il faudra lancer une étude de programmation, dont les résultats ne seront pas connus avant 2023, pour connaître les besoins de la mise en espace. » Reste aussi à résoudre la question du lieu. « À ce jour, toutes les options sont ouvertes, entre la création d’un lieu unique et celle d’un musée distinct des réserves. »
En attendant, le Musée entend renouer avec son public par la mise en place d’ateliers nomades et l’édition d’un catalogue de ses collections.
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L’horizon s’éclaircit pour le musée des beaux-arts de Dunkerque
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°561 du 19 février 2021, avec le titre suivant : L’horizon s’éclaircit pour le musée des beaux-arts de Dunkerque