À côté de Nyon, près du lac Léman, le château de Prangins accueille un musée consacré à l’histoire de la Suisse pendant la période d’intenses bouleversements que furent les XVIIIe et XIXe siècles. L’histoire même de l’édifice – construit en 1732 et habité par diverses personnalités européennes – a permis aux conservateurs de remettre en contexte les quelque mille pièces très variées de la collection, et de mener une réflexion sur la place de la nation helvétique dans le monde.
PRANGINS - Quel est le lien entre une Remington n° 2 de 1878, un plat en faïence décoré de 1766 et une toile peinte par Jean-Élie Dautun vers 1829 ? Toutes ces pièces sont exposées au nouveau Musée national d’histoire, créé au château de Prangins. Chacune apporte un témoignage sur la vie politique, culturelle et économique en Suisse, aux XVIIIe et XIXe siècles : depuis la première machine à écrire achetée par l’administration fédérale jusqu’à la représentation peinte des armes des Confédérés ou des Suisses illustres.
Le parcours du musée s’articule en quatre sections, réparties sur quatre étages. Les caves accueillent une présentation pédagogique sur l’économie rurale de l’Ancien Régime, tandis que les salles du premier évoquent le basculement de cette société vers un État moderne, fédéral et libéral. Si l’abandon du système confédéral est évidemment abordé, l’approche s’ouvre plus largement aux questions culturelles à travers une sélection d’objets d’art et de prestige. Au rez-de-chaussée, dans les beaux volumes d’apparat du château, le visiteur circule dans des salles décorées et meublées dans le goût de la société noble et bourgeoise autour de 1800.
Enfin, en hommage à l’histoire du château – fréquenté par Voltaire et passé entre les mains d’une famille de banquiers éclairés, du frère de Napoléon Ier, d’une école internationale et d’une mécène américaine –, les combles sont le lieu d’une réflexion sur la place de la Suisse dans l’Europe et le monde.
Au sous-sol, une galerie d’exposition temporaire et une salle polyvalente viennent compléter le parcours, qui s’étend sur près de 7 000 m2. Bien qu’en mauvais état, l’édifice offrait un espace intéressant, permettant de jongler entre la formule du château-musée – au rez-de-chaussée – et celle du musée dans un site historique. Au terme de quinze ans de travaux et pour 73,45 millions de francs suisses (environ 300 millions de francs), les bâtiments, les décors et le jardin ont pu être entièrement restaurés et le projet muséographique mené à bien.
Musée national d’histoire, Château de Prangins, 1197 Prangins (Suisse), tél. 41 22 994 88 90, tlj sauf lundi 10h-17h.
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À l’heure suisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°64 du 8 juillet 1998, avec le titre suivant : À l’heure suisse