Le Musée de la nacre et de la tabletterie poursuit sa dynamique politique d’acquisition et s’enrichit d’un bel éventail réalisé par un tabletier emblématique de l’Oise.
Inauguré en 1999, le Musée de la nacre et de la tabletterie est unique. À la fois musée industriel, d’arts décoratifs et de sciences et de techniques, il témoigne de l’histoire séculaire de cet artisanat dans l’Oise. Capitale mondiale de la nacre, Méru a employé jusqu’à 10 000 personnes dans ce secteur avant la Grande Guerre. Le musée a vu le jour alors que les dernières usines fermaient dans la région et s’est d’ailleurs installé dans une usine emblématique du Second Empire.
Dès 1904, les industriels et les artistes expriment le souhait de créer un musée afin de servir de showroom et de lieu d’inspiration pour les créateurs locaux. Le projet s’est finalement concrétisé dans un contexte de désindustrialisation afin de sauvegarder les savoir-faire des tabletiers qui avaient participé à l’économie de ce territoire depuis la Renaissance en créant de petits objets destinés au jeu ou à un usage quotidien en nacre, en os, en ébène, en ivoire ou en écaille de tortue.
Depuis quelques années, et l’arrivée d’un nouveau directeur très actif, le musée mène une dynamique politique d’acquisition. L’objectif assumé de ces campagnes : positionner le musée comme le lieu de référence en Europe pour la tabletterie en embrassant une grande diversité thématique, typologique, chronologique et géographique. Le musée s’est, par exemple, récemment enrichi d’un nécessaire de Biennais, d’un coffret ottoman en nacre et en écaille et d’un important lot d’éventails.
Dès les années 1970, des associations se mobilisent pour sauvegarder les traces de cet artisanat et mènent des collectes locales d’objets emblématiques comme les éventails, les boutons, les objets de table, mais aussi les carnets de bal. Des machines historiques sont également préservées. Elles sont toujours en activité et permettent de découvrir la réalisation de dominos en bois et en os. Et surtout de boutons en nacre, produit dont Méru était le plus grand centre mondial de fabrication.
Lors d’une récente vente aux enchères, le musée a procédé à dix acquisitions et deux préemptions au nom de l’État, dont Les Roses épanouies. Cet éventail d’une valeur de 2 962 euros, frais inclus, est constitué d’une monture en écaille blonde gravée et dorée. Fait rarissime, cette monture est signée. Ce qui atteste de l’aura de son auteur : Louis-Honoré Henneguy, qui était l’un des tabletiers et sculpteurs les plus importants de la région à la Belle Époque, l’âge d’or de l’éventail dans l’Oise.
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Les roses épanouies d’Henneguy
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°736 du 1 septembre 2020, avec le titre suivant : Les roses épanouies d’Henneguy