En prévision de son statut de « capitale européenne de la Culture » en 2004, la ville de Gênes se prépare activement. Il lui faut tout à la fois régler le sort du Palais ducal, encore en mains privées, aménager le secteur du Vieux bassin en lui offrant un débouché sur la mer, et surtout mener à bien le redéploiement de son patrimoine muséal.
GÊNES - L’une des principales difficultés, pour la future capitale européenne de la Culture, sera de moderniser dans des délais assez courts son parc de musées. En 2004, tous les établissements génois devront fonctionner à plein régime, être aux normes internationales et reliés par un système informatique, de manière à représenter un investissement intéressant pour les entreprises privées désireuses de soutenir ce secteur. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.
En ce qui concerne la Galerie d’art moderne de Gênes-Nervi, fermée depuis longtemps, un concours international doit être lancé pour la rénovation du bâtiment – la villa Serra Saluzzo – et le redéploiement des collections. Quoique plus avancée, la situation du Musée ethnographique Castello d’Albertis n’en est pas moins critique. Des travaux de restauration portant sur le palais néogothique imaginé par le capitaine d’Albertis et construit entre 1869 et 1892 avaient débuté en 1992, pour les célébrations de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Mais le projet, qui prévoyait aussi une nouvelle présentation des pièces ethnographiques, archéologiques et maritimes léguées par d’Albertis à sa ville, a été interrompu en 1994. Le chantier devrait redémarrer ce mois-ci et pourrait s’achever dans deux ans, pour un coût de sept milliards de lires (environ 23,7 millions de francs), inscrits au budget de la municipalité. Le musée s’enrichira en outre des collections des Missions catholiques américaines apportées à Gênes il y a un siècle, à l’occasion des célébrations de Christophe Colomb. Une bibliothèque à postes de travail multimédias sera également créée, de même qu’un laboratoire didactique, une salle polyvalente pour projections, concerts et séminaires, un restaurant-cafétéria et des boutiques pour la vente de produits artisanaux exotiques.
Extensions en chaîne
Le Musée d’art oriental Edoardo Chiossone, conçu par Mario Labò et aménagé en 1971 par Luciano Grossi Bianchi, se verra adjoindre de nouveaux espaces d’exposition afin de mieux accueillir les quinze mille pièces de sa précieuse collection. Gae Aulenti, qui a remporté le concours d’architecture organisé par la Ville, présentera cette année son projet préliminaire.
Pour le Palazzo Rosso, en revanche, on s’oriente vers un redéploiement complet et non une simple extension. Une fois la bibliothèque réinstallée dans l’ancien siège de la Bibliothèque Berio – elle-même récemment transférée dans l’ancien Séminaire des Chierici –, le musée pourra être redistribué sans que l’on ait (espère-t-on) à modifier l’architecture intérieure exemplaire de Franco Albini. Un concours international sera donc bientôt lancé pour l’exploitation des nouveaux espaces et l’optimisation de l’organisation logistique des services administratifs.
D’autres extensions doivent intervenir ces prochaines années, comme au Musée d’archéologie Ligurienne, par exemple. Enfin, la nécessité de doter la villa Croce d’un nouveau pavillon pour offrir un meilleur accès aux quelque deux mille œuvres d’artistes génois, offertes à la municipalité depuis treize ans, est à nouveau évoquée.
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Les paris de Gênes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°75 du 22 janvier 1999, avec le titre suivant : Les paris de Gênes