Construite en 1897-1898 par le peintre allemand Franz von Stuck pour lui servir de résidence-atelier, la Villa Stuck a abandonné son statut de fondation privée pour celui de musée municipal, comme la Villa Lenbach et le Münchner Stadtmuseum, et souhaite devenir un centre de recherche sur l’Art nouveau.
MUNICH. L’idée de la "Künstler Haus", c’est-à-dire d’une maison voulue et conçue par un artiste pour lui-même, trouve dans la Villa Stuck une extraordinaire illustration. L’intérieur et l’extérieur sont un véritable manifeste du Jugendstil exubérant, au point que la villa est considérée comme l’autoportrait architectural de Franz von Stuck qui, en 1900, était le maître de Kandinsky et de Klee. Alors que Franz von Lenbach avait confié à Gabriel von Seidl la construction de la sienne, von Stuck, comme William Morris et Henry van der Velde, a voulu construire entièrement sa maison, jusqu’à la décoration intérieure et la conception du mobilier. Le musée a recouvré la vie sous la direction de Jo-Anne Birnie-Danzker, qui a hérité de la délicate mission de transformer la vieille fondation privée en musée municipal. Cette première intervention a eu également pour conséquence de drainer des fonds destinés à la restauration du patrimoine de la villa, en piteux état, et à la recherche muséographique.
Le style de la revue Jugend
Aujourd’hui la Villa Stuck se propose de devenir le centre international de recherche le plus avancé sur le mouvement artistique désigné, selon les pays, sous les noms divers d’Art nouveau, Art floral, Modernisme, Modern Style ou Jugendstil. Elle conserve notamment les collections originales des revues "The Studio" et "Jugend" – qui a donné son nom au mouvement en Allemagne – et possède une bibliothèque riche en volumes rares de cette époque. Ce matériel, ainsi que les collections photographiques de Franz von Stuck, ses peintures, verreries et céramiques seront mis à la disposition des chercheurs du monde entier. D’ici là, le programme d’expositions temporaires déborde les limites du Jugendstil pour explorer les connexions subtiles entre théâtre, danse, photographie et mœurs dans la culture plastique et artistique de l’époque. Jusqu’au 6 octobre, le musée accueille Luigi Ontani, un Italien qui a lui aussi conçu et réalisé sa propre "maison allégorique", avant une prochaine exposition qui sera consacrée aux "maisons d’artistes".
Villa Stuck, 60, Prinzregentenstrasse, Munich, tlj sauf lundi 10h-17h, jeudi 10h-21h.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les horizons de la Villa Stuck
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Les horizons de la Villa Stuck