Dispersées dans divers musées et palais, les collections d’objets d’art de la cité d’Orvieto seront bientôt regroupées dans les bâtiments jouxtant la place de la Cathédrale. Toutefois, le budget de cette opération est loin d’être bouclé.
ORVIETO - Le Musée de l’Œuvre de la cathédrale, qui n’exposait jusqu’à présent que les œuvres d’art et les objets liturgiques conservés à l’intérieur du duomo, devrait devenir le “pôle artistique” le plus important d’Ombrie. Orvieto se lance en effet dans un défi d’envergure : regrouper les témoignages de plusieurs siècles d’art dans la ville en un unique lieu d’exposition, celui de la place de la Cathédrale. La rédaction du catalogue du futur musée est déjà commencée. Il s’agit d’un recensement analytique et complet des quelque six cent pièces appartenant à l’Œuvre et disséminées entre les deux palais des papes Urbain IV et Martin IV, donnant sur la place, le Musée Claudio Faina, qui rassemble l’une des collections étrusques les plus importantes de la région, et le Musée archéologique national qui, outre les collections d’État, abrite justement celles de l’Œuvre de la cathédrale.
Une fois le catalogue terminé, restera à affronter la partie la plus difficile du projet : trouver les locaux et, surtout, les fonds nécessaires, énorme problème si l’on considère que la nouvelle structure devrait coûter entre 4 et 5 milliards de lires (17 millions de francs). “La loi de programme, déclare Romolo Tiberi, directeur de l’Œuvre de la cathédrale, ne met à notre disposition que 700 millions”. La procédure sera donc d’autant plus longue que le secteur privé (hormis l’institut de crédit local) ne semble pour le moment pas pressé de répondre à l’appel.
Ce musée représente en tout cas l’occasion de faire cesser le scandale des Apôtres : ces sculptures monumentales de Giambologna, Mochi et Mosca gisent dans leurs caisses, oubliées dans les souterrains de la cathédrale depuis 1989, lorsque le salon du rez-de-chaussée du palais Soliano a été vidé pour faire place au musée consacré au sculpteur sicilien Emilio Greco, puisque la condition sine qua non de la donation était de laisser les œuvres sur la place du duomo. “Une grave erreur, souligne le directeur de l’Œuvre de la cathédrale, d’autant que la présence d’art contemporain brise l’unicité de cet ensemble, qui va du XIVe au XVIIIe siècle, dont la préservation est l’objectif principal du nouveau musée”.
Celui-ci s’étendra sur trois bâtiments : le palais Soliano, qui jouxte la cathédrale (propriété de l’Œuvre de la cathédrale et siège du Musée de l’Œuvre depuis 1890), et les palais de Martin IV et d’Urbain IV, qui sont la propriété de l’État. Première échéance : l’Œuvre espère avoir la jouissance de la salle du premier étage du palais Soliano pour la fin de l’année prochaine.
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Les collections d’Orvieto regroupées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°69 du 23 octobre 1998, avec le titre suivant : Les collections d’Orvieto regroupées