Depuis 1995, la fondation américaine World Monuments Fund apporte son soutien aux 100 monuments les plus menacés dans le monde. Elle vient de rendre publique sa liste 2004.
PARIS - Première organisation privée au monde à but non lucratif consacrée à la préservation du patrimoine artistique et architectural, le World Monuments Fund (WMF) participe par ses multiples actions à la sauvegarde d’édifices de premier plan. La fondation supervise et finance la restauration de monuments (le palais chinois d’Oranienbaum près de Saint-Pétersbourg, le théâtre de la Reine à Versailles…), et diffuse tous les deux ans la liste « World Monuments Watch » (WMW) des 100 monuments les plus en danger dans le monde – les menaces auxquelles sont exposés les monuments vont des catastrophes naturelles et des détériorations causées par le temps aux facteurs de risque liés à l’homme (guerres, incurie, politiques gouvernementales dommageables au patrimoine). Récemment rendu public, cet inventaire couvre cette année tous les continents et comprend des sites d’époques et de styles très divers, sélectionnés en fonction de leur importance, mais aussi de la viabilité du plan de conservation et de l’urgence de l’intervention (18 sont situés en Afrique et au Moyen-Orient, 16 en Asie, 33 en Europe, 31 en Amérique, 1 en Australie et 1 en Antarctique). On y trouve ainsi un tronçon de la grande muraille de Chine, la maison de l’architecte Frank Lloyd Wright à Los Angeles, la demeure néogothique de Sir Horace Walpole à Londres, le quartier historique de Manhattan, l’aéroport d’Helsinki, ou encore la ville Renaissance de Guaira au Venezuela. Figurent également dans cette sélection 2004 : la région du fleuve Usumacinta, qui abrite les cités mayas de Piedras Negras (Guatemala) et Yaxchilan (Mexique), les palais de Nimroud et de Ninive (Irak), victimes d’abandon et de pillages, les pétroglyphes de Dampier (Australie), mis en péril par l’extension d’une zone industrielle, et les falaises de Bandiagara (pays Dogon, Mali), dénaturées par de nouvelles constructions et endommagées par un afflux touristique en forte croissance.
« À travers cette liste, nous essayons de sensibiliser les responsables, les médias et le public à la protection du patrimoine en péril. Cette action, en partie financée par American Express, a permis le déclenchement de nombreux processus de sauvegarde et de protection depuis son lancement en 1995. Ce fut le cas par exemple pour le domaine royal d’Archangelskoye à Moscou (XVIIIe-XIXe siècle). Son inscription il y a six ans sur la liste WMW a permis de débloquer des fonds publics supplémentaires et de sauver de la ruine le théâtre palatial, aujourd’hui rouvert au public », explique Bertrand du Vignaud, président du WMF pour l’ensemble de l’Europe. « Depuis 1995, nous avons récolté 85 millions de dollars [72,3 millions d’euros] dont quinze versés par l’American Express », précise Gaetano Palumbo, directeur de la conservation archéologique pour le WMF. Gouvernements, sociétés de restauration locales et internationales, organisations non gouvernementales ou particuliers peuvent bénéficier de ce programme. Pour la liste 2004, 195 candidatues ont été examinées.
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Les cent travaux du « World Monuments Fund »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°180 du 7 novembre 2003, avec le titre suivant : Les cent travaux du « World Monuments Fund »