Au Royaume-Uni, le budget du National Heritage a été amputé de 9,2 % pour 1997, mais l’importance de cette réduction est compensée par les 982 millions de livres (8,8 milliards de francs) apportés à ce jour par la Loterie nationale. Les musées subiront une diminution de leurs subventions de 1,3 %, au lieu des 2,5 % envisagés, dans un contexte de réduction des dépenses publiques anglaises de 2 milliards de livres (18 milliards de francs) cette année. La subvention de la National Gallery de Londres est réduite de 100 000 livres, et celle du British Museum de 200 000 livres. L’éventualité d’instaurer un droit d’entrée pour ce dernier est donc plus que jamais d’actualité.
Les musées nationaux italiens ont enregistré 24 718 006 entrées en 1995, mais seuls 10 587 348 des visiteurs ont acquitté un droit d’entrée, déduction faite des musées gratuits (7,3 millions d’entrées) et des exonérations (6,7 millions de visiteurs). Les recettes s’élèvent à 95 milliards de lires (323 millions de francs), à comparer aux 1 000 milliards de lires annuels (3,4 milliards de francs) que coûte à l’État italien l’entretien de son patrimoine artistique.
La roue tourne pour Pauline. Immortalisée en Venus Victrix (Vénus triomphante) par Antonio Canova, Pauline Bonaparte se prépare de nouveau à accueillir les visiteurs dans la salle qui porte son nom au Musée Borghèse, à Rome. La restauration de la statue de la princesse Borghèse alanguie a fait réapparaître la couleur initiale du triclinium, cachée sous des repeints. Ce dernier est entièrement en bois, à l’exception du dossier taillé dans le marbre, mais, curieusement, l’ensemble a été uniformément peint en faux marbre par Canova. Le mécanisme intérieur qui permet à l’œuvre de pivoter a également été restauré. Après quatorze ans de travaux, six salles du premier étage du Musée Borghèse devraient rouvrir au public d’ici le mois de juin (lire le JdA n° 29, octobre 1996).
Sir Graham Kirkham est le mystérieux acheteur de Moïse sauvé des eaux, le tableau d’Orazio Gentileschi provenant d’Howard Castle, vendu dans des circonstances controversées par Sotheby’s Londres le 6 décembre 1995 (lire le JdA n° 21, janvier 1996). La National Gallery de Londres avait en effet essayé de négocier l’œuvre directement avec la famille Howard après la vente, mais sans succès. Le collectionneur millionnaire a finalement acquis le tableau au prix d’adjudication, soit 4,6 millions de livres (35 millions de livres), et a décidé de le prêter à la National Gallery of Scotland à Édimbourg pour une durée indéterminée.
Déménagement herculéen. La statue monumentale d’Antonio Canova, Hercule et Lycos, sera bientôt au centre d’une nouvelle salle de la Galerie d’art moderne de Rome, à laquelle elle va donner son nom : le salon d’Hercule. Elle fait partie d’un ensemble de sculptures transférées du Palazzo Corsini à la Galerie d’art moderne afin d’y évoquer l’ancienne Galerie Torlonia, dont le marbre de Canova était la clef de voûte. Ces travaux interviennent dans le cadre du réaménagement de la partie sud-ouest du musée, qui sera ouverte au public à la fin du mois de juin.
La chapelle du Trésor en pleine gloire. La restauration de la grande fresque de la Gloire des bienheureux, peinte en 1643 par Giovanni Lanfranco sur la coupole de la chapelle du Trésor du Duomo de Naples, vient de s’achever après trois ans de travaux. Cette importante intervention complète la remise en état de la chapelle – l’un des témoignages les plus précieux de l’art baroque en Italie du Sud –, commencée avec la restauration des fresques du Dominiquin, suivie de celle de la monumentale grille en bronze de Cosimo Fanzago, puis du pavement en marbre et du décor des autels. La restauration de la fresque de Lanfranco, financée par la Banco Ambrosiano Veneto, a ainsi restitué à la chapelle du Trésor toute son unité de lecture.
Façade-surprise à Florence. Commencée en 1994, la restauration de la façade du palais Mellini Fossi (fin XVe-début XVIe siècle) à Florence est achevée. Elle a permis de redécouvrir une exceptionnelle série de fresques retraçant l’histoire de Persée, qui se déroule à partir du haut de la façade comme une représentation théatrâle : Danaé recevant Zeus métamorphosé en pluie d’or ; l’oracle qui avertit Acrisios, roi d’Argos et père de Danaé, qu’il sera tué par son petit-fils ; Persée tuant la Méduse ; la libération d’Andromède ; Persée montrant la tête de Méduse au roi Polydectès et à ses amis, immédiatement transformés en statues de pierre. Attribué à Stolf Olandese le Jeune, ce cycle a été exécuté au cours de la seconde moitié du XVIe siècle à partir de cartons de Francesco Salviati, dont certains travaux sont visibles à l’intérieur du palais.
"Menhirs" sardes. En vingt ans, une quarantaine de monolithes ont été mis au jour au cours des fouilles conduites en Sardaigne par l’université de Cagliari, sous la direction du professeur Enrico Atzeni. Ces statues-menhirs ou statues-stèles sont aujourd’hui exposées dans les nouvelles salles du Musée de Laconi, dans la province de Nuoro. Ornés de motifs sculptés, les monolithes peuvent atteindre jusqu’à deux mètres de haut. Premiers exemples masculins et féminins de la statuaire sarde anthropomorphique, ils témoignent de la période de transition du néolithique méditerranéen à l’ère des nuraghi.
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Les Brèves : National Heritage, Musées nationaux italiens, Venus Victrix...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Les Brèves : National Heritage, Musées nationaux italiens, Venus Victrix...