L’ancien spécialiste de Sotheby’s Michel Strauss a été recruté par le musée de Saint-Pétersbourg pour constituer sa collection.
SAINT-PÉTERSBOURG - Le Musée de l’Ermitage a récemment rendu publique sa décision de constituer une collection internationale d’art moderne et contemporain, en demandant à Michel Strauss, l’ancien directeur mondial du département impressionniste et moderne de Sotheby’s, d’être – à titre bénévole – son conseiller. Le directeur de l’Ermitage, Mikhail Piotrovsky, a fait cette annonce au cours d’un colloque organisé avec l’aide de Christie’s, « Le musée et le marché de l’art », qui s’est tenu à la mi-septembre au Musée. Les acquisitions se concentreront sur les œuvres du XXe siècle à nos jours, l’Ermitage ne disposant pas d’un fonds représentatif de l’art occidental de cette période, révolution de 1917 oblige.
Le Musée espère trouver des financements grâce à un comité international coordonné par l’association britannique des Amis de l’Ermitage. Mais, selon Michel Strauss, l’essentiel de ce nouvel ensemble devrait provenir de dons ou de prêts de collectionneurs privés, d’institutions et de musées. Louise Bourgeois (avec Nature Study) et le couple Ilya et Emilia Kabakov (avec In the Closet) ont déjà fait don d’une de leurs œuvres au musée. Mikhail Piotrovsky a dressé une « liste idéale » des dix principaux artistes dont l’Ermitage se doit d’acquérir des œuvres : Georges Braque, Francis Bacon, Paul Klee, Max Beckmann, Piet Mondrian, Max Ernst, Jasper Johns, Willem De Kooning, Jackson Pollock et Mark Rothko. Auxquels pourraient s’ajouter Pablo Picasso, Lucian Freud et d’autres… « La qualité doit être très élevée, et nous devons nous montrer sélectifs », a ajouté Michel Strauss. Questionné sur son intention de solliciter des collectionneurs russes – puisque c’est un Russe qui aurait acquis le Picasso de 1941, Dora Maar au chat, pour 95,2 millions de dollars chez Sotheby’s New York en mai dernier –, Michel Strauss a seulement répondu qu’il avait « certainement l’intention d’inclure des spécialistes russes dans le comité ».
Cette collection sera déployée dans une nouvelle aile de l’Ermitage dont l’ouverture est prévue pour 2012. Le projet est encore à l’état d’ébauche, mais parmi les participants au colloque se trouvaient certainement des personnalités et des institutions que le Musée pourrait solliciter. Y figuraient entre autres le directeur de la Fondation Guggenheim, Thomas Krens, le commissaire général de la Biennale de Venise 2007, Robert Storr, ainsi que des marchands comme Jeffrey Deitch. Jean-Jacques Aillagon, le directeur du Palazzo Grassi qui abrite la collection de François Pinault à Venise, se trouvait aussi parmi les orateurs. Le milliardaire français envisagerait-il de prêter l’une des trois mille œuvres de sa collection à l’Ermitage ? L’ancien ministre de la Culture a simplement répondu : « Pourquoi pas ? »
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
L’Ermitage se met au contemporain
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°246 du 3 novembre 2006, avec le titre suivant : L’Ermitage se met au contemporain