La Croatie appelle de ses vœux l’aide internationale pour restaurer ses églises, ses châteaux, ses bâtiments historiques et ses œuvres d’art saccagés par quatre années de guerre. Ainsi, la restauration de la cathédrale de Sibenik, gravement endommagée par les bombardements serbes en 1991, est financée en partie par une association internationale dont le siège est à Londres.
SIBENIK. En septembre 1991, la cathédrale de Sibenik a été la cible de bombardements serbes qui ont atteint de plein fouet la façade, le toit et sa célèbre coupole. Une équipe du Conseil de l’Europe, composée d’architectes et d’ingénieurs français, suisses et italiens, a dressé en 1994 un bilan des dommages qui a servi de base de travail à l’Institut pour la protection du patrimoine de Split, afin d’entreprendre la reconstruction de l’église. La structure très particulière de la coupole laisse de nombreuses questions en suspens, et les restaurateurs procèdent avec prudence. La méthode traditionnelle de construction des coupoles, où de petits blocs de pierre sont placés les uns contre les autres pour exercer une pression suffisante qui porte la coupole au fur et à mesure de son élévation, n’a pas été utilisée à Sibenik. Au contraire, de larges blocs de pierre ont été imbriqués dans une charpente, et personne ne comprend encore comment les constructeurs de la Renaissance ont pu soutenir cette structure de soixante-dix tonnes au cours de son édification. Afin de reconstruire la coupole aussi fidèlement que possible, la pierre utilisée provient d’une carrière de l’île de Brac, au large de Split, d’où les matériaux avaient été extraits au XVe siècle pour la construction de la cathédrale.
Former des restaurateurs
L’évêché de Sibenik a localement réuni l’équivalent de 240 000 francs. À Londres, l’International Trust for Croatian Monuments, qui rassemble des fonds pour la reconstruction du patrimoine croate, a apporté l’équivalent de 340 000 francs. De son côté, le gouvernement croate devrait fournir le financement complémentaire nécessaire à l’achèvement des travaux.
La participation de restaurateurs étrangers, dans toutes les disciplines, est aussi indispensable que l’aide financière internationale. Au monastère franciscain de Dubrovnik, par exemple : cible de très nombreux bombardements entre 1991 et 1992, l’édifice et sa collection de peintures du XVIe siècle ont été particulièrement endommagés. Comme il n’existe pas en Croatie de spécialistes capables de restaurer des peintures abîmées par le feu, un atelier a été installé dans le monastère en 1993, grâce à l’aide internationale. Les institutions chargées de la protection du patrimoine s’efforcent ainsi d’installer de nouveaux ateliers de restauration partout dans le pays et demandent qu’on les aide à former leur personnel.
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Lendemains de guerre en Croatie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Lendemains de guerre en Croatie