Grâce à une généreuse donation, le Musée des Avelines s’enrichit d’un tableau aussi original que remarquable, étroitement lié à l’histoire du palais disparu de Saint-Cloud.
Le tableau raconte un fait divers qui a fasciné l’opinion : l’histoire d’un zouave grièvement blessé au combat en Algérie. Le soldat fait vœu de se consacrer à Dieu s’il guérit et entre au monastère de la Trappe de Staouëli. Ce sujet connaît un vif succès au Salon et est encore popularisé par sa reproduction photographique par le marchand Goupil puis gravée par Eugène Jazet. Il devient si populaire qu’on le retrouve même dans un vitrail de l’église d’Hans, une petite commune de la Marne !
Le tableau est présenté au Musée des Avelines dans une passionnante exposition qui restitue le décor du célèbre palais de Saint-Cloud. Cet événement, qui s’achève le 23 février, fait revivre le faste de cette demeure disparue en 1870 lors de la guerre franco-prussienne. Une centaine d’œuvres et d’objets évoque la splendeur de ce haut lieu de l’histoire de France. Une fois l’exposition terminée, le tableau deviendra le clou de la salle du musée dévolue à l’histoire du palais.
Ultime représentant d’une talentueuse dynastie de peintre initiée par son grand-père Joseph, Horace Vernet ne jouit assurément pas de la réputation qu’il mérite. Cet artiste trop peu connu est en effet l’un des meilleurs représentants du mouvement orientaliste, comme en témoigne ce beau tableau au chromatisme puissant. Le bleu presque électrique du ciel contraste ainsi avec force et élégance avec le brun profond des terres et le blanc éclatant de la robe du moine.
Exposé au Salon de 1857, le tableau est remarqué par Napoléon III et Eugénie et acheté sur les crédits de la Liste civile. Très appréciée de l’impératrice, l’œuvre est accrochée dans le salon vert, l’un des deux salons de peinture du palais de Saint-Cloud. Cette salle était emblématique de l’éclectisme de l’époque, car ce tableau orientaliste côtoyait, entre autres, un grand paysage d’Alexandre Calame et une scène historique d’Eugène Caraud représentant Marie-Antoinette au Petit Trianon.
Le tableau est en cours d’acquisition par le Musée des Avelines. Il s’agit d’un don de Jacques Foucard et d’Élisabeth Foucard-Walter en mémoire de Bruno Foucard (1938-2018). Cette donation constitue un bel hommage à cet immense historien de l’art qui a tant œuvré à la réhabilitation de la peinture du XIXe siècle, et plus particulièrement de l’art religieux. Un domaine longtemps méprisé et malmené qui connaît aujourd’hui, notamment grâce à ses recherches, un regain d’intérêt. 
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le Zouave trappiste d’Horace Vernet
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : Le Zouave trappiste d’Horace Vernet