Le Musée national de la Renaissance s’enrichit d’un exceptionnel trésor d’orfèvrerie classé œuvre d’intérêt patrimonial majeur.
Situé dans le Val-d’Oise, le Musée national de la Renaissance-château d’Écouen est spécialisé dans les arts décoratifs du XVIe siècle. Il conserve l’une des plus importantes collections d’orfèvrerie de cette époque en France. Il était donc l’écrin idéal pour accueillir le Trésor de la Vôge, un ensemble exceptionnel d’orfèvrerie civile découvert fortuitement en 2017 dans l’est de la France. Lors de travaux, un particulier a eu la surprise de le mettre au jour dans un mur de sa maison.
Son découvreur a préféré rester anonyme et taire le nom de la localité où a été mis au jour ce trésor. Les experts ont daté les pièces de table de la fin du XVIe siècle et les deux ceintures du début du XVIIe. Elles ont vraisemblablement été cachées à la fin de la Renaissance, à l’époque où la région était ravagée par les guerres de religion. Et ont sûrement été cachées une seconde fois au début du XXe siècle, car elles ont été découvertes enroulées dans une feuille de journal datée de 1903.
Malgré son apparente simplicité, ce service est en réalité rarissime. On ne connaît en effet que deux autres ensembles d’orfèvrerie civile de la Renaissance en France. Paradoxalement, l’orfèvrerie d’apparat a été mieux conservée. Historiquement, l’orfèvrerie civile est celle qui a été le plus détruite, car elle était fondue en priorité pour répondre aux besoins urgents en métal précieux ou pour répondre aux nouvelles modes. La découverte de cet ensemble constitue donc un véritable événement.
Ce trésor se compose de deux coupes, cinq cuillers et une salière. La vaisselle affiche des formes simples et peu de décorations. Ce service en argent était cependant destiné à une classe sociale élevée car la majorité de la population mangeait alors dans une vaisselle en bois ou en étain. Le trésor comprend par ailleurs deux ceintures, des accessoires qui avaient également une fonction pratique car elles servaient à suspendre des clés, des bourses, des nécessaires d’écriture ou de couture.
Afin de conserver ce rare témoignage de la vie domestique, le ministère de la Culture l’a classé œuvre d’intérêt patrimonial majeur. Un label donnant droit à un dispositif fiscal très incitatif. L’acquisition de ce bien au profit d’une collection publique donne en effet droit au mécène à une réduction d’impôt de 90 %. Pour cette opération, le musée a pu compter sur son mécène historique : Vygon, une société locale qui accompagne l’établissement de longue date.
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Le Trésor de la Vôge
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°742 du 1 mars 2021, avec le titre suivant : Le Trésor de la Vôge