Patrimoine - Art ancien

Le Repos pendant la fuite en Égypte de Ferrari

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 21 novembre 2018 - 463 mots

PARIS

Parmi les soixante-dix-huit tableaux de la collection Motais de Narbonne actuellement exposés au Musée des beaux-arts d’Orléans, celui de Gregorio de Ferrari, offert par le couple de collectionneurs, restera à demeure.

Don

Jusqu’au 13 janvier 2019, le Musée des beaux-arts d’Orléans expose pour la première fois dans son intégralité la collection de peintures de Héléna et Guy Motais de Narbonne. Le couple de collectionneurs a profité du lancement de l’exposition pour annoncer le don du Repos pendant la fuite en Égypte de Gregorio de Ferrari (1647-1726). Sa place au musée est déjà trouvée, à côté du Serpent d’airain d’Antonio Lagorio : dit le Genovesino (1652-1690), l’autre œuvre génoise de la fin du XVIIe siècle que possède le musée.

Gregorio de Ferrari

Né en 1647, à Porto Maurizio, près de Gênes, Gregorio de Ferrari est l’élève de Domenico Fiasella de 1664 à 1669. La dernière année de son apprentissage, il se rend à Parme pour copier les œuvres du Corrège, qu’il admire. Ces exercices sont à l’origine de son style, et les visages de ses personnages gardent un air de famille avec ceux du Corrège, à l’image de celui de la Vierge du Repos pendant la fuite en Égypte. Le jeune peintre soigne particulièrement la composition et le coloris de ce tableau d’autel, car il fait partie des premières commandes importantes qu’il reçoit à Gênes. Marié à la fille du peintre Domenico Piola (1624-1703), Gregorio de Ferrari peut dès lors compter sur son influente belle-famille pour évoluer aux avant-postes de la peinture génoise de son temps.

Modello

La toile qui entre au musée d’Orléans est de format bien plus petit que le tableau d’autel peint pour l’église des Théatins. C’est par ce qu’il est son modello, c’est-à-dire la version réduite peinte afin d’être présentée au client pour que celui-ci puisse se faire une idée précise du résultat futur de sa commande. Le modello se différencie de l’esquisse par son degré de finition très abouti.

Motais de Narbonne

Avant le Musée des beaux-arts d’Orléans, celui de Rennes, et le Louvre, ont déjà bénéficié de la générosité des époux Motais de Narbonne. Depuis trente ans, ils collectionnent la peinture française et italienne, se passionnant autant pour les grands que pour les petits maîtres des XVIIe et XVIIIe siècles. À l’origine, chaque artiste ne devait être représenté qu’une fois, mais c’était sans compter avec les réattributions de certaines œuvres.

1675

Le tableau offert par les Motais de Narbonne est en lien direct avec le retable de l’église San Giovanni Battista des Théatins de Gênes. En 1675, l’administrateur de l’église, Cristoforo Battista Centurione, commande deux tableaux d’autel pour orner le retable : Le Repos pendant la fuite en Égypte et son pendant, L’Extase de saint François, qui se trouvent aujourd’hui dans la sacristie de San Siro, à Gênes.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°718 du 1 décembre 2018, avec le titre suivant : Le Repos pendant la fuite en Égypte de Ferrari

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