Le Cabinet photographique des Offices rouvrira ses portes au printemps. Outre la documentation sur les œuvres du musée, son fonds, riche de 500 000 pièces, comprend le fruit des campagnes photographiques réalisées en Toscane depuis le début du siècle.
FLORENCE (de notre correspondante) - Aujourd’hui en restauration, les locaux de la “Vieille Poste”, en face de l’entrée actuelle de la Galerie des Offices, ouvriront leurs portes au printemps sur un Cabinet photographique remanié, entourant la cour centrale sur deux étages. Si des milliers de dossiers contenant tirages et négatifs sont encore entassés sur des rayonnages provisoires, les plaques des fonds historiques ont déjà été en grande partie restaurées, et l’inventaire des collections est en cours. Encadré par son directeur, Antonio Paolucci, et sa responsable scientifique, Marilena Tamassia, et fort d’une équipe de cinq photographes, le Cabinet a en charge un patrimoine de 500 000 négatifs et tirages qu’il pourra ainsi faire découvrir au public après une longue léthargie.
Cité comme l’une des ressources majeures du projet Grands Offices, ce patrimoine d’un extraordinaire intérêt scientifique a pourtant été englouti, pour ne pas dire renié. Fondé en 1906 dans le but de créer une documentation systématique des collections privées, publiques et ecclésiastiques de toute la Toscane, il a subi un ralentissement progressif de son activité jusqu’aux années quatre-vingt, qui a entraîné sa fermeture partielle. Cette lente agonie, due à des effectifs insuffisants et à l’impossibilité de pouvoir confier certaines tâches à l’extérieur, avait provoqué de vives critiques de la part des spécialistes italiens et étrangers.
Devant l’interminable lenteur des procédures administratives et la faible efficacité du service, un audit du personnel a été effectué, qui a conduit à un conflit juridique. Celui-ci résolu, le Surintendant Paolucci a pris la direction du Cabinet et l’a restructuré. Outre la mise en fiches, la réorganisation et la publication de certains fonds d’archives (dont ceux de la collection Jacquer, actif à Florence de 1870 à 1935), la restauration des plaques de verre a débuté – elles sont désormais consultables uniquement sous forme de négatif –, tandis qu’un projet d’informatisation du matériel est à l’étude. Par ailleurs, tirages et négatifs peuvent désormais être commandés par courrier, contre un virement bancaire, et le délai moyen de livraison n’est plus que de quatre semaines.
Lors de sa réouverture, le Cabinet devrait disposer d’équipements comparables à ceux des autres musées européens ; la consultation électronique permettra d’identifier les objets, de les comparer et d’en faire une sélection avant de passer à l’examen de l’original. Le Cabinet sera également relié aux systèmes informatiques de l’Institut de l’Inventaire de la Surintendance de Florence, qui photographie et étudie depuis des années les biens culturels dont il est responsable. Le chercheur pourra ainsi accéder à un patrimoine d’images et de données qui aura plus que doublé.
Le nom du Cabinet photographique, qui fait référence aux Offices, est en réalité un diminutif. Outre les photographies des œuvres de la Galerie des Offices et du Cabinet des dessins et estampes, il comprend des fonds documentaires couvrant les mosaïques du Baptistère de Florence et les fresques de Piero della Francesca à Arezzo, jusqu’aux dommages de guerre et à l’inondation de Florence, en 1966. Les photographies de G. Baryton, Vincenzo Gain, Pacha, ou les 800 négatifs donnés par Ugo, offrent une large palette de sujets patrimoniaux : l’histoire des collections, celle du marché florentin des antiquités, les problèmes de conservation des objets, l’évolution de Florence et des villes et paysages toscans...
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Le printemps de Florence
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°99 du 18 février 2000, avec le titre suivant : Le printemps de Florence