Espagne - Musée

Projet

Le Prado voit encore plus grand

Par Carrillo de Albornoz Cristina · Le Journal des Arts

Le 28 avril 2009 - 532 mots

MADRID / ESPAGNE

Moins de deux ans après l’inauguration de sa nouvelle aile dessinée par Rafael Moneo, le musée madrilène annonce la création d’une autre extension.

MADRID - Voilà moins de deux ans, le Musée du Prado inaugurait sa nouvelle extension. Conçu par l’architecte Rafael Moneo, ce bâtiment de 16 000 mètres carrés a coûté 152 millions d’euros au musée madrilène (lire le JdA n°260, 25 mai 2007). Le 6 mars, le nouveau centre d’études du musée a ouvert à son tour ses portes au public. Il s’agit d’un complexe abritant à la fois la bibliothèque du musée et la nouvelle Escuela del Prado (École du Prado), vouée à la formation des conservateurs et des restaurateurs. Philippe de Montebello, ex-directeur du Metropolitan Museum of Art, sera le premier à y occuper une chaire – un poste financé grâce à la générosité du roi d’Espagne Juan Carlos, président honoraire du Prado, qui a fait don de 750 000 euros. Lors de l’inauguration du nouveau complexe, Miguel Zugaza, directeur du Prado, a dévoilé un nouveau projet de rénovation qui concerne l’imposant Salon de Reinos.
Avec le Casón del Buen Retiro, il s’agit de l’une des deux ailes qui subsistent du palais originel édifié par Philippe IV au XVIIe siècle et détruit par les bombardements français au début du XIXe. Cerné par les jardins, l’édifice abrite actuellement le Museo del Ejército (Musée de l’armée), qui doit déménager à Tolède dès l’automne prochain. Les décors de ses murs, signés Velázquez, sont aussi célèbres que les chefs-d’œuvre qu’il abrita, des Velázquez et des Zurbarán aujourd’hui dans les collections du musée.

Un accrochage enrichi
Parallèlement à l’organisation d’un concours d’architecture, le Prado a passé commande de deux rapports : le premier pour déterminer les parties de l’ancien bâtiment qui devraient être conservées ; le second pour estimer le coût du nouvel aménagement. Ce projet s’insère dans un plan d’action interdépartements étalé sur quatre ans et doté d’un budget estimé à 197 millions d’euros. Selon Miguel Zugaza, le chantier devrait s’achever en 2013. Une estimation qui peut sembler optimiste : l’extension de Moneo a en effet ouvert ses portes avec sept ans de retard… Le directeur du Prado a précisé que l’un des enjeux essentiels du projet tient à la réorganisation et au nouvel accrochage des collections permanentes, lequel devrait s’enrichir d’environ cinq cents œuvres. « L’aile Moneo, a-t-il expliqué, a libéré vingt-cinq galeries au sein de la Villanueva [l’édifice principal du Musée du Prado], dont nous pouvons désormais disposer. » Parmi les œuvres qui sortiront des réserves figure une série d’imposants portraits de la famille royale des Bourbon par le peintre français Louis-Michel van Loo, auxquels une galerie entière sera consacrée. La pièce maîtresse en est l’un des chefs-d’œuvre de l’artiste, La Famille de Philippe V (1743).
« Lorsque les Bourbon sont arrivés sur le trône d’Espagne, leurs peintres les ont suivis. Ils ont ainsi initié des changements stylistiques radicaux [dans l’histoire de l’art espagnol] », a rappelé Miguel Zugaza. Aussi le nouvel accrochage a-t-il également pour objectif de mettre en lumière l’origine des collections permanentes du musée – « les collections royales » –, en lieu et place d’une présentation traditionnelle, qu’elle opte pour le parti chronologique ou l’approche encyclopédique.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°302 du 2 mai 2009, avec le titre suivant : Le Prado voit encore plus grand

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque