ERMENONVILLE
ERMENONVILLE (OISE) [10.02.12] - Le site vient d’être labellisé Centre culturel de rencontre et va développer un programme liant nature, création et philosophie. Cette année célébrant le tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, une trentaine de manifestations artistiques sont prévues, avec un temps fort fin juin, pour l’anniversaire du penseur.
La commission nationale des Centres culturels de rencontre vient d'approuver la labellisation du parc Jean-Jacques Rousseau situé à Ermenonville dans l'Oise. Ce lieu atypique et bucolique intègre ainsi ce réseau d'excellence composé de 28 centres en Europe et de 16 centres en France : une opportunité pour le parc de tisser des liens avec d’autres lieux patrimoniaux emblématiques comme la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, le Domaine de Kerguéhennec, l'Abbaye de Fontevraud, ou la Fondation de Royaumont.
Cette reconnaissance résulte du travail de valorisation de ce site mené par le conseil général de l'Oise, soutenu par la région Picardie, la communauté de communes du Pays de Valois, l'Institut de France, le Parc naturel régional de l'Oise et le ministère de la Culture, qui souhaite aujourd’hui redonner de la visibilité au réseau de Centres culturels de rencontre. « Par notre démarche, nous voulons susciter intérêt et engouement pour cet espace unique qui incarne un moment phare de l'histoire de la pensée et de la politique. Nous souhaitons également inciter au partage des valeurs universelles qui y sont associées : celles nées de la philosophie des Lumières, animée en particulier par Jean-Jacques Rousseau » souligne Yves Rome, président du conseil général de l’Oise et sénateur.
Un projet collectif, mais porté par le département de l’Oise
Durant les six dernières semaines de sa vie, Jean-Jacques Rousseau séjourna en effet dans ce parc à l’anglaise agrémenté de pièces d’eau. Il y mourut en 1778 et fut inhumé sur l’île des Peupliers. On peut encore y voir son tombeau, devenu cénotaphe depuis que la dépouille a été transférée au Panthéon, dès 1794. Le parc acheté en 1985 par le département, n’est qu’une partie des jardins qui entouraient le Château d’Ermenonville. Conçu sur le modèle des espaces semi-sauvages en vogue dans l’Angleterre de la seconde moitié du XVIIIe siècle, il est parsemé de fabriques romantiques qui ponctuaient la promenade: la grotte des Naïades, la Cascade, le temple de la Philosophie, l’autel de la Rêverie…
Une pensée toujours d’actualité
Fort de ces atouts et de son histoire, le parc Jean-Jacques Rousseau - Centre culturel de rencontre va donc proposer, sous la houlette de Hervé Coulaud, directeur du site et ancien Drac-adjoint de la région Picardie, un projet liant nature, création artistique transdisciplinaire et philosophie. Une structure pérenne verra le jour, qui devrait comporter à terme, d’ici à 2014, à la fois une Maison du parc, un centre d’interprétation, une boutique, un restaurant, mais aussi des résidences d’artistes. Ces derniers travailleront sur le rapport à la nature, mais viendront plutôt des univers de la danse, de l’opéra, du chant, que des arts plastiques, même si les arts numériques y auront leur place. Des architectes et des paysagistes seront également conviés. L’investissement s’élève à 10 millions d’euros. Aux financements départementaux s’ajoutent des subventions de l’État (1 million d’euros) et de la région Picardie (3,2 millions). La labellisation du parc, l’année du tricentenaire de la naissance du penseur, prend un sens particulier. L’événement sera célébré dans le cadre d’un programme de manifestations baptisé « 2012, l’Oise fête Rousseau », avec une trentaine de projets retenus. Théâtre de rue, danse, opéra, expo photo, débats et banquets citoyens se succéderont entre mai et septembre dans tout le département, le temps fort étant prévu dans le parc, du 28 juin au 1er juillet, autour de la date anniversaire de la naissance du philosophe. Objectif : présenter la richesse de l’oeuvre de Rousseau, ses thèmes toujours d’actualité, comme l'éducation, la citoyenneté et le rapport à la nature.
Comme les autres « Centres culturels de rencontre », l’ambition du parc Jean-Jacques Rousseau est bien de développer un projet culturel contemporain ancré dans un site historique. Le label se veut en effet au service de la création, de la transmission, de la recherche et de l'innovation. Après une phase de développement de ce réseau suivie d’une relative mise en sommeil, son bras armé, l’Association des Centres culturels de rencontre (ACCR) semble aujourd’hui déterminée à redynamiser ce label et à lui donner plus de visibilité : refonte de son portail internet, présence plus soutenue sur les réseaux sociaux, organisation d’un temps fort au moment des Journées européennes du Patrimoine… Une aubaine pour le parc Jean Jacques Rousseau, premier parc à obtenir ce label.
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Le parc Jean-Jacques Rousseau d’Ermenonville devient Centre culturel de rencontre
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