Après quelque vingt années de travaux et une dépense de 110 milliards de lires (372 millions de francs), le chantier du Palazzo Reale de Milan est en bonne voie d’achèvement. La dernière phase de restauration terminée, cet ensemble accueillera le Musée d’art moderne et contemporain tandis que le reste des collections trouvera place dans le futur Musée du XXe siècle.
MILAN (de notre correspondante) - Après des années de travaux, le Palazzo Reale de Milan est sur le point de renaître. Déjà, en novembre dernier, à l’occasion de l’exposition consacrée à Giuseppe Verdi, une partie des appartements du premier étage avait été rouverte. Responsable du projet, l’architecte Alberico Barbiano di Belgiojoso a commencé la dernière partie des travaux : 40 milliards de lires (153 millions de francs) seront encore nécessaires à la restauration des 10 000 m2 restants. Bombardé pendant la dernière guerre, le Palazzo Reale avait entièrement perdu certains de ses espaces. “Le premier problème, explique Alberico di Belgiojoso, a été d’homogénéiser ce grand ensemble caractérisé par des états de conservation très différents. En deux siècles d’existence, l’édifice a connu de nombreuses restructurations. Des salles préservées, nous avons restauré les stucs, les petits marbres, les ors et les décorations pour retrouver les couleurs originelles. Nous avons reconstitué les volumes de celles qui ont été détruites en travaillant sur les plans et les projets de l’architecte du Palazzo Reale, Piermarini.” En effet, l’escalier monumental a retrouvé ses tons vert et sable, la salle des Quatre Colonnes s’orne à nouveau de ses décorations et couleurs initiales, tandis que les antichambres, les salles des tapisseries et les larges fenêtres en trompe l’œil ont été restituées. Un sort différent a été réservé à la salle des Huit Colonnes, reconstruite après la guerre avec des colonnes en béton armé : “Ici, explique Sandrino Schiffini, directeur du Palazzo Reale, l’installation de Pier Luigi Pizzi dans le cadre de l’exposition ‘Pierres peintes’ (lire le JdA n° 115, 17 novembre 2000) a su reconstituer avec fidélité les colonnes, les chapiteaux, les caissons du plafond. En revanche, elle n’a prévu aucune dorure, comme autrefois, pour mettre en évidence une intervention dont le seul but est d’évoquer un espace caractéristique des édifices néoclassiques où l’on trouvait fréquemment ces salons à double colonnade, inspirés des basiliques romaines.” L’installation sera conservée en grande partie. Seule la salle des Caryatides, dont le plafond avait été largement endommagé, restera un cas à part : si, au cours de son nettoyage, le jaune, le rose pêche, l’orange du XVIIIe siècle sont réapparus, les caryatides, elles, sont complètement détruites. Comme l’avait souhaité Picasso quand il y exposa Guernica, la Surintendance a choisi de laisser la salle en l’état, en souvenir de la guerre. Siège du futur Musée d’art moderne et contemporain (Cimac), le Palazzo Reale réunira, entre autres, dans les appartements historiques, les fonds Jucker et Vismara, et accueillera des expositions temporaires. Une partie du fonds rejoindra le Museo del Novecento (Musée du XXe siècle) qui devrait voir le jour en 2004. Pour ce dernier édifice, cinq candidats sont en lice : Roberto Collovà (Palerme), Italo Rota (Milan), Franck Boehm et Wilfried Kuhn (Amsterdam), Alessandro Fiorentino (Sorrente-Naples) et Mario Bellini avec Italo Lupi (Milan).
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Le Palazzo Reale renaît
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : Le Palazzo Reale renaît