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FRANCE / TRANSITION ÉCOLOGIQUE

Le nouveau plan d’adaptation climatique concerne aussi les sites patrimoniaux 

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 20 mars 2025 - 516 mots

Le gouvernement a publié son troisième plan d’adaptation au changement climatique. Celui-ci comporte une mesure pour le patrimoine.

Agnès Pannier-Runacher. © Gézelin Grée, CC BY-SA 4.0
Agnès Pannier-Runacher.
© Gézelin Grée

Paris. Attendu depuis plus d’un an, sans cesse repoussé, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3) vient d’être rendu public. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, en a présenté la version finale le 10 mars. Au total, cinquante-deux mesures à mettre en œuvre au niveau local, pour que la France se prépare à un réchauffement de + 4 °C d’ici à 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (il a déjà dépassé les + 1,5 °C en 2024).

Nombre de secteurs sont concernés, et parmi eux celui de la culture. Le plan préconise six actions tournées vers un objectif intitulé : « Protéger notre patrimoine naturel et culturel des impacts du changement climatique. » Des actions qui ne visent donc pas à atténuer son impact sur le réchauffement – même si l’enjeu est assurément complémentaire –, mais à l’y préparer. « C’est intéressant de voir que ce plan reconnaît l’importance de la culture, puisque toute une mesure lui est dédiée, mais il ne la met pas en relation avec les autres axes. Par exemple, il ne l’intègre pas parmi les forces vives mobilisées pour s’adapter au changement climatique », pointe Lauranne Germond, directrice et cofondatrice de l’association COAL, qui promeut le rôle de la création dans la transition écologique. « La culture n’est reconnue qu’à l’échelle de la préservation du patrimoine, ce que je trouve un peu réducteur. »

Parmi les priorités du plan, cartographier et hiérarchiser les risques climatiques auxquels sont confrontés les patrimoines culturels, pour ensuite les intégrer ou les mettre à jour dans les plans de sauvegarde des biens culturels (PSBC), dont de nombreux établissements culturels sont encore dépourvus. « Dans toutes ces actions, le patrimoine naturel (*) est complètement évincé. Alors que l’enjeu de la biodiversité est essentiel pour de nombreux sites culturels, notamment ceux situés en milieu forestier », déplore Lauranne Germond.

Entretien du bâti

De fait, les actions proposées se concentrent surtout sur le bâti. L’un des axes majeurs du plan porte sur leur entretien : il encourage la rénovation thermique et énergétique, ainsi que la mise aux normes des espaces de conservation des œuvres. Le point est d’importance. Les bâtiments mal isolés sont légion alors que l’augmentation des températures et du taux d’humidité devient de plus en plus problématique pour ceux qui ne disposent pas de réserves adaptées. Le PNACC-3 reste cependant très vague quant au budget alloué pour soutenir ces mesures, le volet financier restant « à définir » pour la plupart des actions.

Pour le plan d’adaptation global, la ministre a annoncé une enveloppe de 600 millions d’euros (provenant majoritairement du fonds Barnier et du Fonds vert), auxquels s’ajouterait un milliard d’euros venant du budget des agences de l’eau. Un budget qui, pour certains experts du climat, s’annonce d’ores et déjà insuffisant.

Erratum - 18 mars 2025

(*) Contrairement à ce qui a été publié dans le JdA n°651, Lauranne Germond tient à souligner qu'il est intéressant de constater que le patrimoine naturel est bien pris en considération et associé au patrimoine culturel dans l'axe 4 dédié aux mesure 43 et 44 du plan.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°651 du 14 mars 2025, avec le titre suivant : Le nouveau plan d’adaptation climatique

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