Après six mois de rénovation, le Musée Magritte s’appuie sur les prêts temporaires de collectionneurs privés pour renouveler son parcours.
Bruxelles (Belgique). Ouvert en 2009, le Musée Magritte à Bruxelles est rapidement devenu l’un des incontournables des Musées royaux des beaux-arts de Belgique. Abritant plus de 230 œuvres d’art et documents qui se déclinent en tableaux, dessins, sculptures, affiches publicitaires, photos et films, l’institution a accueilli depuis son ouverture plus de 4 millions de visiteurs venus à 60 % de l’étranger.
Fermé pendant six mois, le musée vient d’ouvrir à nouveau ses portes après une discrète rénovation. Les travaux, presque entièrement financés sur fonds propres à hauteur de 490 000 d’euros, ont porté sur un nouvel éclairage entièrement LED, plus chaleureux et moins énergivore, et sur l’installation de cimaises, permettant un accrochage plus souple.
Vingt-neuf nouvelles œuvres ont été ajoutées à la collection, parmi lesquelles une nature morte de 1921, Moulin à café et cafetière à l’approche plus traditionnelle. On remarquera aussi trois peintures de la période vache et une œuvre sur papier tout en longueur du célèbre Ceci n’est pas une pipe réalisée pour la devanture du café La Fleur en papier doré, fréquenté par le groupe surréaliste bruxellois. Ces acquisitions temporaires sont le résultat d’une gestion dynamique des collections. Le musée comptabilise une centaine de mouvements par an qui comprennent les prêts sortants pour des expositions, les restaurations et les prêts entrants. « Pas mal de collectionneurs nous contactent pour prêter des œuvres. Si l’une d’entre elles nous intéresse, nous la prenons pour une période d’un à trois ans. Bien que nous disposions déjà d’un ensemble exhaustif de l’œuvre de Magritte, ces prêts nous permettent de renouveler l’accrochage et de faire résonner différemment les pièces de notre collection », précise Francisca Vandepitte, conservatrice de la collection d’art moderne.
Les œuvres et documents sur papier ont également bénéficié d’une présentation plus allégée. « Le défi, c’est d’en faire un récit visuel, pas d’aligner des documents sur un mur. » Leur exposition à la lumière sera désormais limitée à six mois en se soumettant à un système de rotation : chaque document est présenté six mois en alternance avec une autre pièce. Les œuvres uniques, par leur importance historique, seront remplacées tous les six mois par des fac-similés, identifiés comme tels.
Avec cette rénovation qui ne se veut pas une révolution, la conservatrice s’estime prête pour attirer et satisfaire les quatre prochains millions de visiteurs. « Certains sont parfois déçus de ne pas retrouver l’une ou l’autre œuvre iconique disséminée dans d’autres grands musées, mais la collection est tellement riche que la déception est vite dépassée. »
Comme une signature visuelle de cette nouvelle étape, une pomme verte démesurée a été installée sur le toit du bâtiment. Elle semble comme échappée de la toile La Chambre d’écoute pour attirer l’attention des aigles, des colombes et de tous les autres amateurs de l’œuvre du surréaliste belge.
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Le Musée Magritte rouvre avec un nouvel accrochage
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°622 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Le Musée Magritte rouvre avec un nouvel accrochage