Le Musée Lorrain entame enfin sa mue

L’ambitieux projet de rénovation et d’extension du Musée lorrain, lancé en 2013, se concrétise enfin après s’être enlisé depuis la fermeture du musée en 2018.

Le calendrier du chantier s’est ainsi précisé. Début novembre, les travaux préliminaires et de gros œuvre ont débuté ; ils devraient durer jusqu’à la fin 2025, année au cours de laquelle des fouilles archéologiques seront également effectuées. Puis s’ensuivra, pendant deux ans, la phase la plus importante du projet : la restructuration des édifices existants et la construction d’un pavillon en verre sérigraphié de 35 mètres de long, ceci à l’emplacement des bâtiments de « fond de cour » (une écurie du XVIIIe siècle et une ancienne gendarmerie du XIXe siècle). Avec pour objectif de faire du lieu un « musée-promenade », entouré d’un jardin dont l’aménagement est planifié en 2028. Les transformations auront aussi lieu en sous-sol, puisqu’il est prévu de creuser sous le jardin pour aménager des espaces destinés aux expositions temporaires et aux ateliers pédagogiques. Un chantier d’ampleur donc, qui se soldera par le nouvel accrochage des collections, lesquelles comprennent plus de 150 000 pièces retraçant l’histoire de la région de la Préhistoire au XXe siècle. La réouverture du musée au public est attendue pour le deuxième semestre de l’année 2029.

Avant de pouvoir être mené, le projet s’est heurté à de nombreux obstacles : l’échec de ses trois premiers appels d’offres mais aussi l’opposition acharnée des associations de défense du patrimoine, qui ont déposé recours sur recours au fil des ans. Elles avaient obtenu l’annulation du projet initial en 2021 : celui-ci prévoyait d’édifier un monument en verre plus imposant et des espaces en sous-sol plus étendus. Mais le nouveau projet, bien que revu à la baisse, n’a toujours pas convaincu certains de ses opposants, qui critiquent la destruction (totale ou partielle) des bâtiments de « fond de cour » et s’inquiètent d’une possible fragilisation des fondations du palais ducal. D’où de nouveaux recours déposés en mai dernier par deux associations, recours qui n’ont cette fois-ci pas été validés par le tribunal de Nancy.

Autre point de discorde, le coût des travaux, qui n’a fait qu’augmenter au cours du temps. Le montant prévisionnel des travaux s’élève désormais à un peu plus de 51 millions d’euros (HT), dont près de la moitié sera financée par la Ville et le reste par le ministère de la Culture, la Région et le Département.