Une salle consacrée aux prêts du Musée d’art moderne (MoMA) de New York vient d’ouvrir au Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration régulière entre les deux musées, vise à faire découvrir aux Russes l’art moderne et contemporain américain.
SAINT-PÉTERSBOURG (de notre correspondant) - Depuis le 23 mars et jusqu’au 15 août, trois peintures représentatives de l’Expressionnisme abstrait américain sont exposées au Musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Un arbre à Naples (1960) de Willem de Kooning, Formes blanches (1955) de Franz Kline, et Élégie à la République espagnole (1957-1961) de Robert Motherwell sont les premiers d’une série de prêts d’œuvres d’art moderne et contemporain du MoMA à l’Ermitage. “Bien que le public russe ait de nombreuses occasions de voir des exemples exceptionnels du modernisme européen, tant dans les collections publiques que lors d’expositions, il n’y avait quasiment jamais eu de présentation d’œuvres américaines de l’après-guerre”, note le directeur du musée, Mikhail Piotrovsky. Pour son homologue américain, Glenn D. Lowry, “cette série de prêts renforce et étend les relations qui existent entre le MoMA et l’Ermitage”, tout en s’inscrivant dans la politique de diffusion des collections du musée new-yorkais “auprès d’un public nouveau et différent.”
Les trois peintures sont exposées dans une petite salle située à proximité des chefs-d’œuvre du début du siècle. Désormais réservée aux œuvres prêtées par le MoMA, elle donne d’ailleurs son nom au programme de coopération entre les deux institutions. Intitulé “La salle du MoMA à l’Ermitage”, ce programme est pour Mikhail Piotrovsky une première mondiale : “Dans aucun autre musée au monde, il n’existe une salle réservée en permanence aux chefs-d’œuvre d’un autre musée”.
Cette collaboration remonte à plus d’une vingtaine d’années. L’Ermitage a prêté de nombreuses œuvres au MoMA depuis l’exposition “Cézanne : les dernières années”, en 1977. Par la suite, les collections russes ont continué d’alimenter des expositions telles que “Henri Matisse : une rétrospective” en 1992-1993, “Picasso et le portrait” en 1996, ou encore “Objets du désir : la nature morte moderne” en 1997. Réciproquement, le MoMA a prêté, entre autres, le triptyque de Max Beckman Le Départ, (1932-1933) pour sa présentation en Russie en 1995 et 1996. Plus récemment, le MoMA a prêté cinq œuvres pour l’exposition “Paul Cézanne et l’avant-garde russe”, organisée l’été dernier par l’Ermitage et le Musée Pouchkine de Moscou.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le MoMA à l’Ermitage
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°83 du 14 mai 1999, avec le titre suivant : Le MoMA à l’Ermitage