Ouvert en 1993 pour accueillir les expositions temporaires du Museum and Art Gallery de Birmingham, dont il dépend, le Gas Hall annonce des pertes d’environ 200 000 livres (1,5 million de francs), dues à l’insuccès de quatre de ses cinq premières expositions.
BIRMINGHAM - "Canaletto et l’Angleterre", l’exposition inaugurale du Gas Hall, avait attiré 64 000 visiteurs et enregistré un bénéfice de 90 000 livres (700 000 francs), des chiffres respectables pour une manifestation hors de Londres. Malheureusement, les pertes accumulées depuis obligent aujourd’hui les responsables à revoir le programme et le mode de gestion du centre d’expositions temporaires, dont l’installation dans une usine à gaz reconvertie avait déjà nécessité, en 1993, un investissement de 4 millions de livres (environ 31 millions de francs).
Selon un porte-parole, le passif est imputable "à des prévisions trop ambitieuses en matière de mécénat et à un manque de réalisme financier dans la programmation". Un représentant de la municipalité soutient que les responsables du musée ont fait preuve d’un optimisme exagéré quant au nombre de visiteurs attendus, dans une ville où, traditionnellement, l’accès aux expositions est gratuit.
De plus, de nombreux observateurs estiment que la programmation a été mal conçue, avec des expositions dont la qualité et le contenu laissaient à désirer. Ce fut notamment le cas de "L’art du deux-roues", puis, au début de l’année, de "La Chine, berceau de la connaissance", qui présentait des copies d’objets anciens sans que ce fait soit clairement signalé. L’exposition n’a pas séduit les mécènes et n’a attiré que 40 000 personnes, accusant du même coup un déficit de 160 000 livres.
Privé de directeur
Ces problèmes économiques se doublent d’un problème de personnel : le Museum and Art Gallery est privé de directeur depuis le départ de Michael Diamond, voici plus de six mois, et plusieurs membres de la direction ont quitté le musée ces derniers temps. Toutefois, la nomination d’un nouveau directeur par un comité composé de responsables locaux, mais où ne figurent ni universitaires, ni historiens de l’art, devrait intervenir sous peu.
La nouvelle programmation, à compter d’avril 1996, comportera un nombre accru d’expositions réalisées à partir des collections de la Ville, dont beaucoup seront gratuites. Les manifestations prestigieuses seront moins nombreuses et devront bénéficier d’un solide parrainage.
Dans l’immédiat, le programme est maintenu. Les contrats déjà signés seront honorés, ce qui permettra aux habitants de Birmingham de découvrir l’art contemporain d’Afrique du Sud, dans le cadre du Festival Africa 95.
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Le Gas Hall marche au ralenti
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°21 du 1 janvier 1996, avec le titre suivant : Le Gas Hall marche au ralenti