À l’automne 1992, dans un musée de Rome, le palais Braschi, on retrouva par hasard, dans un grenier, des centaines de sculptures de Pietro Tenarini et de maîtres italiens du XIXe siècle.
ROME - L’état de conservation de nombreuses sculptures apparut désastreux au premier examen. Les infiltrations d’eau et l’absence de protection aux fenêtres avaient favorisé l’accumulation de saleté sur les surfaces fragiles du plâtre.
À présent, un an et demi après la découverte, la situation semble plus rassurante : au moins 250 plâtres seront récupérables après restauration. Giovanna Bonasegale, directrice du Musée d’art moderne de la ville, a soigneusement inventorié les sculptures, travail difficile car l’enquête en cours sur les conditions de la découverte n’a pas autorisé la remise en état des greniers.
La plus grande part de ces plâtres est signée Pietro Tenerani (1798-1869), dont le musée de Rome possède déjà 279 plâtres et marbres. Grâce à cette découverte, souligne Giovanna Bonasegale, on pourra avoir une meilleure connaissance de cet artiste important du XIXe siècle italien, qui avait à Rome, rue Nationale, un immense atelier, dans un élégant palais conçu comme un musée à sa gloire.
Pietro Tenarini, un sculpteur officiel
L’atelier de Tenerani, organisé de façon quasi industrielle, satisfaisait à un nombre incroyable de commandes venues de toute l’Europe. On peut désormais, à travers l’étude des quelque 500 œuvres du musée de Rome, reconstituer le parcours complet des projets de réalisation de monuments célèbres.
Des monuments dédiés à Pellegrino Rossi, à Simon Bolivar ou au pape Pie VIII à Saint-Pierre, on conserve les première ébauches, les études intermédiaires, les détails, l’édition définitive et les tirages.
Mais le plus saisissant est sans doute l’interminable cortège de bustes, où défile toute la société romaine de l’époque de Tenerani. Quant aux dizaines d’autoportraits, qui relèvent du délire narcissique, on est étonné d’apprendre que des personnages comme le prince de Bavière ou les princes Odescalchi réclamèrent d’avoir les traits du sculpteur.
Mais le "Fonds Tenerani" a réservé d’autres surprises, comme cet autoportrait de Canova de 1812, qui n’apparaît dans aucun inventaire, ou la série d’études de Bertel Thorvaldsen pour Munich, qui fut l’objet d’une confrontation entre le sculpteur danois et Tenerani. Ce fonds trouvera bientôt la place qui lui convient dans les salles en voie de réaménagement du palais Braschi.
En effet, la récente redéfinition des collections du musée de Rome a séparé le XIXe siècle italien, du moins jusqu’en 1883, des œuvres postérieures qui seront transférées à l’automne prochain dans le Musée d’art moderne de Rome.
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Le "Fonds Tenerani" retrouvé
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°6 du 1 septembre 1994, avec le titre suivant : Le "Fonds Tenerani" retrouvé