Le Conservatoire national supérieur d’art dramatique entièrement classé

Rachida Dati a annoncé le 28 novembre dernier le classement d’une partie du Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) (2 bis rue du Conservatoire, situé dans le IXe arrdt. de Paris) au titre des monuments historiques. Le bâtiment, qui appartient au ministère de la Culture, se trouve dans l'ancien Hôtel des Menus-Plaisirs construit en 1763.

Le théâtre adjacent, inauguré en 1811 par l'architecte François-Jacques Delannoy et transformé aux XIXe et XXe siècles, avait déjà été classé monument historique en 1921. En 2019, sous l'impulsion de l'association des élèves et anciens élèves du Conservatoire national d'art dramatique, le hall d'honneur, l'escalier d'honneur, sa cage et ses paliers, l'ancienne salle de répétition, dite salon d'honneur, et l'ancienne bibliothèque, y compris sa charpente, ont été inscrits au titre des monuments historiques. Désormais, cette partie de l’édifice est aussi classée.

Inscription et classement sont à distinguer. Un site est classé s'il présente un intérêt public d'un point de vue historique et artistique, et dispose donc d'un niveau de protection supérieur à celui du bien inscrit. Les procédures de restauration sont différentes ainsi par exemple pour un bien classé, la maîtrise d'œuvre doit être assurée par un architecte en chef des monuments historiques.

Des normes plus strictes qui expliquent pourquoi le ministère de la Culture n'était jusqu'à présent pas prêt à classer la partie restante du conservatoire. Il craignait que le classement en tant que monument historique ne constitue un obstacle à la vente du bâtiment. En effet, l'argent récolté aurait servi à financer la Cité du Théâtre - un projet prévu dans le quartier des Batignolles pour 2025-2026, mais qui n'a pas pu être réalisé en raison d'une augmentation trop importante du budget initial de 86 millions d'euros.

C'est sans doute l'abandon de ce projet qui a fait pencher la balance en faveur du classement de la partie restante du conservatoire. Cette décision, plus symbolique que pratique sert l’agenda électoral parisien de la ministre.