Il y a dix mois Jacques Toubon lançait le projet d’un Centre national du patrimoine, destiné à mettre à disposition du public l’ensemble des collections est des fonds d’archives disponibles sur le patrimoine bâti. Un comité scientifique doit définir ce mois-ci les orientations de cette nouvelle institution qui aura la lourde tâche de fédérer plusieurs directions de ministères et de jongler avec de multiples tutelles administratives.
PARIS - Le Centre national du patrimoine, qui devrait être installé dans le palais de Chaillot, pourrait offrir le lieu d’accueil qui fait cruellement défaut actuellement pour le patrimoine et l’histoire de l’architecture, en matière d’expositions, de colloques ou d’activités pédagogiques.
Le centre s’articulera autour de trois institutions qui en formeront "le noyau dur", précise Jean-Marie Pérouse de Montclos, directeur de recherche au CNRS, président du comité scientifique chargé de réfléchir au nouveau centre. Premier élément et premier écueil : le Musée des monuments français, qui est actuellement sous la tutelle de la direction des musées de France, où l’on voit d’un mauvais œil cet établissement passer dans le giron de la direction du patrimoine. "Il conviendra d’atténuer les frontières administratives entre patrimoine et musées", prévient le conseiller de Jacques Toubon, Bernard Notari. Le directeur du patrimoine, Maryvonne de Saint Pulgent, estime qu’"une mise en valeur des collections et notamment celle des moulages, unique au monde, est nécessaire" pour ce musée.
Deuxième élément, le Centre de recherche des monuments historiques – qui gère en particulier le fonds Viollet-le-Duc – , rattaché comme musée à la direction du patrimoine. Enfin, l’École de Chaillot, qui forme les architectes-restaurateurs et les architectes-urbanistes de l’État, sera le troisième apport à ce socle. Mais cette école est placée sous la tutelle du ministère de l’Équipement…
D’autres organismes pourraient rejoindre le Centre national du patrimoine, qui bénéficiera, en outre, des richesses de la bibliothèque du patrimoine (direction du patrimoine) et des fonds documentaires de l’Inventaire général des monuments historiques. "L’Institut Français d’Architecture (IFA) sera l’un de nos partenaires, sa présence sur le site est quasi certaine", affirme Maryvonne de Saint Pulgent. L’IFA est pour l’heure rattaché au ministère de l’Équipement… Sont envisagées également les contributions de l’Académie d’architecture, de la bibliothèque de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, de la fondation Le Corbusier, du musée des bâtiments et des travaux publics …
Reste à savoir comment le centre coordonnera ses activités avec celles du futur centre consacré à l’histoire de l’art, dont l’implantation est prévue dans les locaux de l’ex-Bibliothèque nationale. Déjà, certains historiens se demandent pourquoi le patrimoine ne ferait pas partie de l’histoire de l’art et s’il est opportun de créer deux institutions en un temps où les finances publiques se raréfient.
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Le Centre national du patrimoine en marche
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°2 du 1 avril 1994, avec le titre suivant : Le Centre national du patrimoine en marche