KATMANDOU / NÉPAL
Un socle décapité, un nuage de poussière, des corps enfouis sous les décombres : les ruines de la grande tour Dharahara, monument du 19e siècle, étaient samedi à l'image du centre historique de Katmandou, après le violent séisme qui a secoué le Népal.
Dans l'après-midi, la population et la police creusaient à mains nues la poussière et fouillaient les monticules de briques pour essayer désespérément d'en extraire des rescapés.
Dharmu Subedi, 36 ans, qui se trouvait juste à l'extérieur de la tour au moment de la secousse, s'est soudain retrouvé enseveli. "C'était difficile de respirer mais j'ai réussi à me déplacer lentement dans les débris. Ensuite quelqu'un m'a tiré. Je ne sais pas où sont mes amis", déclare-t-il sur son lit d'hôpital.
Une équipe de secouristes était déployée sur le site de Dharahara. "Nous ignorons combien sont encore ensevelis", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Katmandou Dinesh Acharya. Un photographe de l'AFP sur place a recensé au moins une dizaine de cadavres retirés des ruines.
Edifiée pour la première fois en 1832, reconstruite après le tremblement de terre de 1934, et mesurant 50 mètres, la tour Dharhara était l'un des monuments majeurs du patrimoine de Katmandou, avec la place Durbar ou de la stupa Swayambunath.
De couleur blanche et surmontée d'une flèche en bronze, Dharhara était particulièrement prisée des étrangers ainsi que des familles népalaises le week-end pour sa vue panoramique sur la vallée. L'édifice abritait un sanctuaire hindou dédié au dieu Shiva en son sommet.
Centre historique de Katmandou classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, la place Durbar, près de la tour, offrait le même spectacle de désolation, selon des images postées sur les réseaux sociaux. Plusieurs bâtiments s'étaient effondrés sur eux-même, déversant un torrent de briques et de planches sur la chaussée.
Erigés par les rois Malla entre les 12ème et 18ème siècles, les édifices de la place Durbar constituent "une symbiose unique de l'hindouisme, du bouddhisme et du tantrisme", explique le site de l'UNESCO.
Sur Twitter, les internautes népalais exprimaient leur chagrin de voir partir en fumée l'héritage patrimonial du pays.
"La place Durbar n'est plus. Probablement emblématique de la tragédie qui frappe le Népal aujourd'hui", a ainsi twitté @kashishds.
Le puissant séisme de samedi, de magnitude 7,8, a fait près de mille morts et provoqué d'importantes destructions au Népal, selon un bilan publié en fin de journée par la police. Les violentes secousses ont aussi ébranlé certaines régions du nord de l'Inde, en Chine et du Bangladesh.
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Le centre historique de Katmandou ravagé par le séisme
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Abonnez-vous dès 1 €District de Lalitpur, Népal, photo prise le 26 avril 2015 montrant une statue qui s'est écroulée à la suite du tremblement de terre. © photo Pratap Thapa / NurPhoto