Pour célébrer son cent-cinquantième anniversaire, la Smithsonian Institution – qui comprend une quinzaine de musées et plusieurs centres de recherche – a mis sur pied une formidable exposition itinérante, destinée à amuser le public tout en l’instruisant. Cette manifestation tentaculaire et pleine de fantaisie, intitulée \" America’s Smithsonian \", circulera dans douze villes américaines durant ces deux prochaines années.
WASHINGTON (de notre correspondant) - Les trois cent trente-six objets réunis pour "America’s Smithsonian" ont trait aux nombreuses et diverses activités de la Smithsonian Institution (lire encadré). Avant de les découvrir, les visiteurs doivent franchir une reproduction, de près de sept mètres de haut, de l’entrée du Castle, le bâtiment principal qui abrite l’Institution sur le Capitol Mall, à Washington. Ils débouchent ensuite sur une place où s’animent une réplique d’un carrousel d’époque ainsi qu’un clip vidéo, projeté sur grand écran, de Ray Charles interprétant America the Beautiful. L’exposition proprement dite se scinde alors en trois parties thématiques.
"Découverte" réunit quelques-unes des inventions scientifiques majeures d’hier et d’aujourd’hui, tels que le biplan des frères Wright, le téléphone d’Alexander Graham Bell, l’ampoule d’Edison…. "Mémoire" propose des objets liés à la vie de quelques présidents américains : l’épée de George Washington, le bureau de Thomas Jefferson, et même le micro de radio utilisé par Franklin Roosevelt pour ses "Bavardages au coin de feu". Enfin, "Imagination" est consacrée aux beaux-arts (L’Homme marchant, de Rodin…) et aux arts décoratifs (Tiffany…). Devant cette réunion d’objets disparates, où le tomahawk du chef indien Tecumseh voisine avec la trompette de Dizzie Gillespie et un Teddy Bear d’époque, nul ne s’étonnera que la Smithsonian ait été surnommée le "grenier de la nation".
À Washington, une nouvelle présentation permanente raconte la curieuse histoire du "Cadeau de Smithson", au sein du Castle. L’Institution a en effet été créée grâce au don du chimiste anglais James Smithson (1765-1829). Agacé par le rejet d’une communication qu’il avait faite devant la Royal Society britannique, celui-ci avait légué ses biens à un neveu en stipulant que si ce dernier venait à décéder sans héritiers (ce qui fut le cas), son héritage servirait à fonder "à Washington, sous le nom de Smithsonian Institution, un établissement voué à l’accroissement et à la diffusion du savoir parmi les hommes".
Depuis 1846, la Smithsonian Institution est dirigée par un secrétaire exécutif (actuellement Michael Heyman) et un conseil d’administrateurs indépendants du gouvernement. Aujourd’hui, forte de quinze musées, de centres de recherche et du National Zoological Park, la Smithsonian forme l’un des plus grands ensembles de musées et de recherche du monde. Elle attire plus de 25 millions de visiteurs par an. Ses collections recèlent plus de 140 millions d’objets, œuvres d’art et spécimens (dont 120 millions sont conservés au National Museum of Natural History). Son budget annuel s’est élevé à 480 millions de dollars (2,4 milliards de francs) en 1995, dont 77 % alloués par le Congrès. Elle compte environ 6 700 employés permanents et plus de 5 000 bénévoles.
AMERICA’S SMITHSONIAN, Convention Centers de Los Angeles (jusqu’au 9 mars), Kansas City (10 avril-19 mai), une ville encore à préciser (12 juin-24 juillet), Providence (17 août-19 septembre), une ville restant à préciser (11 octobre-14 novembre), Houston (7 décembre-12 janvier 1997), et six autres villes.
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Le cadeau de Smithson en tournée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : Le cadeau de Smithson en tournée