PARIS
La Bibliothèque nationale de France s’enrichit d’un exceptionnel album constitué par Henri Le Secq, épatant pionnier de la photographie.
C’est un objet exceptionnel qui fait son entrée dans les collections nationales : un spectaculaire album photographique constitué par Henri Le Secq entre 1848 et 1855. Cette pièce unique composée de 298 tirages sur papier salé est un précieux témoignage des débuts de la photographie. L’originalité de l’objet, son format atypique et le caractère inédit de l’écrasante majorité des clichés lui ont valu d’être classé « œuvre d’intérêt patrimonial majeur » par le ministère de la Culture il y a deux ans.
Soigneusement conservé par la famille de l’artiste, l’album possède donc toutes les caractéristiques de la pièce muséale par excellence. Son entrée dans les collections publiques a été rendue possible grâce au soutien d’Henri Schiller, grand mécène, et d’autres donateurs réunis par Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF. Son acquisition fait de la BnF le fonds le plus important d’œuvres de Le Secq, avec celui des Arts décoratifs. Restauré, étudié et publié, l’album sera bientôt numérisé.
Peintre, graveur et collectionneur, Henri Le Secq est surtout considéré comme l’un des primitifs de la photographie, au même titre que ses amis Gustave Le Gray et Charles Nègre rencontrés dans l’atelier de Delaroche. Pionnier, Le Secq pratique son art dès 1848. Repéré pour ses clichés d’architecture, il est engagé par la Mission héliographique qui a vocation à dresser un état des lieux du patrimoine architectural de France. Le Secq se distingue surtout par ses clichés d’édifices religieux.
Comme le montre son prolifique album, le photographe ne se laisse toutefois pas enfermer dans une case. Si les vues d’architecture sont très nombreuses, elles ne sont pas exclusives et ces clichés voisinent avec des photographies du Vieux Paris, des portraits, des scènes de groupe et de genre, des natures mortes ou encore des paysages campagnards. L’agencement de l’album est très libre, car les feuillets sont composés d’une à douze épreuves, parfois légendées au crayon.
À mi-chemin entre le journal, l’album de famille et le carnet d’artiste, l’album comprend aussi des clichés pris par son ami Le Gray. Plus surprenant, l’ouvrage, dont on ne connaît pas d’équivalent en termes de variété des sujets, comporte aussi des photographies expérimentales. Le Secq a en effet multiplié les épreuves d’essai explorant le potentiel artistique de la photographie. De nombreux tirages, qui frappent par leur modernité, sont ainsi d’épatantes études formelles quasi abstraites.
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L’album photo de Le Secq
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : L’album photo de Le Secq