Fermé depuis 2006, le château de Champs-sur-Marne rouvre au public après d’importants travaux.
CHAMPS-SUR-MARNE - Derrière des grilles aux dorures flambant neuves, le château de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) est depuis fin juin à nouveau accessible aux visiteurs après sept ans d’un chantier colossal. Près de 6 millions d’euros ont été nécessaires pour mener à bien la campagne de restauration en profondeur, rendue nécessaire par l’effondrement d’un plafond en 2006. Gestionnaire du lieu pour le ministère de la Culture, le Centre des monuments nationaux a voulu faire de ce chantier « une vitrine de la politique du Centre », exemplaire en matière de restauration et d’accessibilité au public. Le château, érigé sous le règne de Louis XIV par des financiers du roi, est un exemple très luxueux du goût rocaille du XVIIIe siècle, célébré dans les traités d’architecture et rendu célèbre pour son salon chinois et son boudoir camaïeu décorés par le peintre Christophe Huet. À la fin du XIXe siècle, les Cahen d’Anvers, famille de riches financiers, restaurent le château dans son décor d’origine et redessinent les jardins et le parc de 85 hectares. L’édifice accueille alors personnalités politiques et intellectuels de premier rang, parmi lesquels Marcel Proust ou Isadora Duncan. En 1935, le domaine est offert à l’État. Classé au titre des monuments historiques, il devient une résidence officielle pour les hôtes de marques, avant d’être affecté au ministère de la Culture en 1971. Depuis, le domaine a connu la « gloire » grâce à près de 80 tournages de films dont Ridicule de Patrice Leconte (1995) ou Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2005.
Une restauration très minutieuse
Sans doute l’utilisation répétée du bâtiment comme lieu de tournage a-elle accéléré l’usure du château, mais il a fallu faire face également à l’apparition d’un champignon lignivore, la mérule, qui a participé à l’effondrement du plafond du salon chinois en 2006. Près de 25 restaurateurs ont été affectés au chantier de restauration : ils ont dû déposer parquets, lustres, toiles marouflées et boiseries de la majeure partie des 22 pièces du château pour restaurer et retoucher les parties abîmées, contrôler l’hygronomie de l’édifice, et inventorier le mobilier. Un travail de fourmi qui a abouti à une belle réussite.
Le parcours de visite, dont le mobilier a été enrichi de 300 pièces dans l’esprit des periods rooms, permet de restituer l’intimité luxueuse des Cahen d’Anvers, avec une scénographie astucieuse et élégante, tournée vers le numérique grâce à l’utilisation de cartels digitaux. Si le château a retrouvé sa somptuosité originelle, sa carrière cinématographique est pour le moment à l’arrêt : l’administratrice du château Jacqueline Maillé souhaite plutôt attirer le public dans le parc et le château, armée d’une programmation culturelle globale. En juillet, le château a déjà accueilli près de 10 000 visiteurs.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La vie de château
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°396 du 6 septembre 2013, avec le titre suivant : La vie de château