Restitutions

La France accepte de restituer les têtes maories à la Nouvelle-Zélande

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 1 juillet 2009 - 238 mots

PARIS

PARIS [01.07.09] – Le gouvernement Français accepte d’aliéner des œuvres des collections publiques pour respecter le souhait d’une culture victime de la colonisation. Une quinzaine de têtes maories sont actuellement détenues par les musées français.

Horatio Gordon Robley, major-général de l'armée britannique, posant devant sa collection de Mokomokai, en 1895. Les Mokomokai sont des têtes de chef māoris conservées en raison du caractère remarquable de leur tatouage Tā moko - Photo Henry Stevens
Horatio Gordon Robley, major-général de l'armée britannique, posant devant sa collection de Mokomokai. Les Mokomokai sont des têtes de chef māoris conservées en raison du caractère remarquable de leur tatouage Tā moko.
Photo Henry Stevens, 1895

Le gouvernement français est favorable à la restitution à la Nouvelle Zélande des têtes maories ramenées en Europe au XIXe siècle et présentes dans les musées français, a indiqué lundi au Sénat le nouveau ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand. Cette restitution est prévue par une proposition de loi sénatoriale examinée par la Haute Assemblée.

Selon les promoteurs du texte signé par une quarantaine de sénateurs, plus de quarante musées américains, australiens et européens "ont déjà répondu favorablement à la demande légitime de la Nouvelle Zélande"; ils s'indignent que "la France fasse exception dans ce mouvement général", rapporte l’AFP.

Environ 330 des 500 têtes maories disséminées dans les musées de la planète ont été restituées, selon l'auteur de la proposition de loi, la centriste Catherine Morin-Desailly. La France en possède une quinzaine, dont huit au musée des arts premiers du Quai Branly.

Si elle est adoptée, cette proposition de loi reviendrait sur un principe inscrit dans la loi musées de 2002 : les oeuvres des collections publiques sont "inaliénables" et ne peuvent donc pas être cédées. Ce caractère inaliénable du "domaine de la Couronne" et des collections nationales remonte à l'Edit de Moulins de 1566.

Légende photo : Collection de têtes maories (1908)

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