Deux ans après avoir donné à sa ville d’adoption, La Spezia, une superbe collection d’objets d’art ancien et de peinture italienne – Daddi, Lorenzetti, Bellini, Lotto, Titien, Véronèse, Le Tintoret… –, l’industriel et collectionneur Amedeo Lia devait inaugurer le musée municipal qui porte son nom le 30 novembre.
LA SPEZIA - Au cours de plusieurs décennies de recherches passionnées à travers le monde, Amedeo Lia a acquis des tableaux des Florentins Coppo di Marcovaldo et Bernardo Daddi, des Siennois Pietro Lorenzetti et Sassetta, du Véronais Altichiero di Zevio, ainsi que des Vénitiens Antonio Vivarini, Giovanni Bellini, Lorenzo Lotto, Titien, Véronèse, Le Tintoret et bien d’autres. Selon l’historien de l’art Federico Zeri, c’est une des collections privées de peinture italienne les plus importantes d’Europe, notamment pour les écoles florentine, siennoise et vénitienne du XIIIe au XVe siècle. L’ingénieur et capitaine d’industrie a en outre rassemblé des pièces archéologiques, des bronzes, des miniatures, des émaux, des verreries, des ivoires et quantité d’autres objets d’une facture exceptionnelle.
L’ancien couvent du XVIIe siècle qui accueille aujourd’hui ces trésors a longtemps appartenu aux Frères lazaristes. Sa nouvelle affectation s’insère dans un vaste projet de réhabilitation et de restructuration du centre de La Spezia, où le désir de satisfaire les besoins culturels joue un rôle fondamental. La municipalité souhaite d’ailleurs créer prochainement un musée d’art moderne dans cette ville de la côte ligurienne, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Pise. En deux ans, la directrice des musées municipaux, Marzia Ratti, est déjà parvenue – avec le concours de l’architecte Cesarina Zanetti pour la partie muséographique – à mener à bien la création du Musée Lia, depuis les appels d’offres jusqu’à la formation des gardiens.
Un coût de 55 millions de francs
Le visiteur accède au musée par l’ancienne église, puis est invité à parcourir treize salles réparties sur trois étages, chacune étant réservée à un ensemble homogène de la collection. Des émaux champlevés de Limoges sont ainsi présentés au rez-de-chaussée en compagnie d’une série de crucifix, de croix processionnelles et d’autres objets du culte, exécutés pour la plupart au Moyen Âge. Douze fragments de vitraux gothiques peints et plusieurs sculptures pisanes du XIVe siècle sont exposés dans un espace latéral. Une seconde salle est vouée à l’art de la miniature tel qu’il était pratiqué en Italie septentrionale. Enluminées entre le XIIIe et le XVIe siècle, ces pages constituent un ensemble aussi précieux que rare, que viennent rehausser trois antiphonaires complets.
Les peintures, classées par ordre chronologique, du XIIIe au XVIIIe siècle, occupent tout le premier étage. Les plus remarquables sont celles des maîtres toscans du XIIIe au XVe siècle, celles des Lombards du XVe, ainsi que les beaux paysages romains et vénitiens du XVIIIe siècle. Les salles du second étage accueillent les verreries, les céramiques, les médailles, les sculptures sur bois, une splendide collection de petits bronzes de la Renaissance au Baroque, ainsi que des témoignages archéologiques des pays méditerranéens. La visite s’achève par la salle des natures mortes, qui comprend des œuvres du XVIIe siècle italien, espagnol et allemand. Le coût total de l’aménagement du musée s’élève à 16 milliards de lires (55 millions de francs).
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La collection de l’Ingegnere
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : La collection de l’Ingegnere