Les autorités indiennes ont annoncé la découverte, au large de la péninsule du Gujarât, d’une « Atlantide asiatique » dont la fondation remonterait au moins à 7500 av. J.-C. Si la datation des vestiges était confirmée, l’édification de ce centre urbain précéderait celles de villes dans la vallée de l’Indus et au Proche-Orient.
LONDRES (de notre correspondant) - Malgré l’annonce officielle de la découverte d’une ville dont les vestiges dateraient de 7500 av. J.-C., nombre d’archéologues restent sceptiques et s’étonnent que les autorités cherchent à tout prix à retrouver sur le sous-continent indien les traces des premiers centres urbains. En mai 2001, lors d’une étude au sonar menée en Inde par l’Institut national de technologie de l’océan, un motif quadrillé – rappelant le plan d’un groupement d’habitations humaines – a été repéré sur le fond de la mer, à trois milles de la côte du golfe de Khambhat (Cambay). Dans le courant de l’année, les hydrographes sont alors retournés sur le site avec une pelleteuse sous-marine. À une profondeur de plus de 36 mètres, ils ont recueilli des poteries, des figurines de forme humaine, des perles, une tablette en pierre avec des inscriptions et des ossements humains. La première hypothèse évoquée a été celle du vestige d’une ville antique inondée lors de la montée du niveau de la mer après la dernière période glaciaire. Au début de l’année, le ministre indien de la Science et de la Technologie, Murli Manohar Joshi, a déclaré que la datation au carbone 14 de deux morceaux de bois permettait d’avancer une origine du site remontant entre 9500 et 7500 av. J.-C. Cette découverte d’une portée considérable obligerait ainsi les archéologues à repenser les origines des agglomérations humaines. Graham Hancock, un archéologue amateur britannique et auteur de textes sur les mystères du monde antique, soutient également la théorie de l’inondation de la période glaciaire. Mais, en dépit de l’enthousiasme des autorités indiennes, le Centre d’études archéologiques de l’Inde, dépendant du gouvernement, n’a pas hésité à exprimer ses doutes. En effet, son porte-parole a observé que les perles de pierres semi-précieuses pourraient tout aussi bien être des galets naturels. En outre, le bois daté au carbone 14 pourrait provenir d’un autre lieu et n’aurait atteint le site que plus tard, porté par les courants. Afin de mettre un terme au débat, les campagnes de plongée se poursuivent : le matériel ainsi recueilli devrait permettre de dater définitivement le site de Cambay.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La cité retrouvée
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°146 du 5 avril 2002, avec le titre suivant : La cité retrouvée